Les deux premières histoires de la saison 2 d'Accusé mettent en scène ce soir Nathalie et Arnaud, respectivement interprétés par Michèle Bernier et Thierry Frémont. De quel crime sont-ils l'un et l'autre accusés ? C’est ce que nous découvrons lors d’une plongée dans les semaines qui précédent le verdict. Pour comprendre les dilemmes moraux auxquels l’accusé s’est confronté. Pour vivre avec lui l’engrenage qui l’a poussé au crime. Sera-t-il jugé coupable ou non-coupable ?
Nathalie et l’effet domino
Nathalie est gendarme et vit une aventure avec Viktor. Pour cette mère divorcée, cette liaison est une renaissance. Mais un jour, lors d’un contrôle sur un chantier, Nathalie reconnaît Viktor. Tiraillée entre son devoir de gendarme et sa vie de femme, jusqu’où ira-t-elle pour sauver son histoire d’amour ?
Comme l'explique Michèle Bernier à propos de ce personnage qui vit un amour interdit, "C’est une histoire d’amour, et ces relations sont difficiles à vivre. J’aime beaucoup cette femme amoureuse, elle est confrontée à un sentiment qu’elle n’a sans doute jamais ressenti auparavant. Et c’est ce qui lui donne cette force-là. Cette histoire la galvanise et l'amène à faire des bêtises."
"J’étais assez fan de la saison 1 et je trouvais ça intéressant de parler des dommages collatéraux. Ce sont des gens simples, de tous les jours. Tous les sujets sensibles sont importants à aborder. Ils sont mieux compris et mieux visualisés quand c’est adapté en fiction plutôt que sous la forme d’informations qu’on nous rabâche à longueur de journée. Quand on s’attache à un personnage, on se rend compte de ce que ça représente d’être loin de chez soi. Le cas des sans-papiers par exemple est un problème qu’on connaît sans réellement connaître."
D’après l’interprète de Nathalie, aucune scène n’était facile à tourner. Le but de cette série n’est pas de tomber dans le pathos mais de faire ressentir au spectateur, les sentiments du personnage au fur et à mesure qu’il tombe dans cette spirale infernale. "A chaque fois qu’elle est dans une attitude positive, ça retombe, comme si on ne la laissait jamais vivre. Elle n’a jamais de pause. C’était dense comme émotion. Mais les scènes les plus difficiles sont celles où les regards sont longs. Il faut garder une certaine intensité, une profondeur, sans être trop larmoyant."
Arnaud le repenti
Après sept ans passés en prison pour le meurtre de son beau-père, Arnaud est décidé à reconquérir sa vie, et, surtout sa fille Lucie, 12 ans, qu’il n’a pas revue depuis son incarcération. Mais son ex-femme, Clémence, qui ne lui pardonne pas son acte, est prête à tout pour l’empêcher de revoir sa fille.
Pour Thierry Frémont, Arnaud est dans un état constant de fébrilité, car on lui refuse d’approcher sa fille. "Je me suis directement mis à sa place, ça m’a impacté. J’avais juste à penser 'et si c’était moi ?', je serais dans le même état que lui. Ce père ne demande pas grand-chose, juste à croiser le regard de son enfant, parler un peu avec elle. Même ça, on le lui fait payer. Ce qui l’amène à faire des conneries."
L’acteur, approché pour participer à la saison 1, n’avait pu se libérer à l'époque. Heureux de pouvoir enfin participer à l’aventure, il confie : "Le personnage d’Arnaud m’a plus touché que celui qu’on m’a proposé l’année dernière. J’étais vraiment en empathie directe avec lui. Dès la lecture du scénario, j’ai été touché par le destin de ce type." Un destin très particulier, puisque pour la première fois, Accusé introduit un personnage qui a déjà un casier judiciaire et fait de la prison. Point de vue intéressant, qui a plu à son interprète. "Il y a des gens comme ça dans la vie qui n’ont pas de bol et lui vraiment on sent qu’il fait partie de ceux-là. Dans notre société, il y a de plus en plus de gens qui se sentent comme ça et qui se disent 'Je m’en sortirai jamais'. C’est quelqu’un qui a une lourde croix sur le dos."
Les scènes de tribunal se sont révélées très éprouvantes pour Thierry Frémont. "J’étais immédiatement ému. C’était vraiment comme si ça m'arrivait à moi. Dès qu’il parlait de sa fille, je n'avais rien à faire. L’émotion était déjà présente. (...) Ce sont des gens qui sont au bord, à la limite de tomber et c’est graphiquement très bien représenté. Dans cette saison 2, le traitement de l’image et le propos ont été assombris."
Enthousiaste, Thierry Frémont a même une idée pour la suite. "S’ils font une saison 3, il faudrait qu’ils écrivent un gars pas défendable. Parce qu’à chaque fois, on s’attache et ça peut être intéressant de se dire pour un personnage 'Mais quelle pourriture, qu’il finisse en prison.' "
Ne manquez pas l’heure du jugement ce mercredi 27 avril dès 20h50 sur France 2.