Marlon Brando
En 1973, lors de la 45ème cérémonie des Oscars, Marlon Brando, qui a déjà été nommé à cinq reprises (notamment pour son rôle dans Un tramway nommé désir) et a remporté une fois le trophée pour Sur les quais, remporte l’Oscar du meilleur acteur pour sa prestation de Vito Corleone dans Le Parrain de Francis Ford Coppola. Au moment de l’ouverture de l’enveloppe, lorsque le nom de Brando est prononcé, personne n’est réellement étonné de remarquer son absence dans la salle, puisque le comédien a annoncé la veille qu’il ne viendrait pas. Mais la façon dont il va "publiquement" refuser ce prix va, elle, marquer les esprits.
Marlon Brando a en effet demandé à Sacheen Littlefeather, une actrice et activiste amérindienne, de monter sur scène à sa place et de lire un discours qu’il a lui-même écrit. Sous les huées d’une partie du tout-Hollywood présent ce soir-là, la jeune femme s’exécute et déclare : "Je représente ce soir Marlon Brando et il m’a demandé de vous dire que c’est avec beaucoup de regrets qu’il ne peut accepter ce généreux prix. Et cela à cause de la façon dont l’industrie cinématographique traite les Indiens d’Amérique". En donnant la parole à Littlefeather, Brando a permis à toute la communauté amérindienne de se faire entendre et il a aussi réussi à marquer l’histoire de la cérémonie des Oscars.
Depuis, Sacheen Littlefeather a par contre déclaré que cet acte militant n’avait pas forcément aidé sa carrière d’actrice, qui n’a jamais décollé ensuite. Quant à son héritage amérindien, bien que la jeune femme, née Maria Cruz, assure sur son site être de descendance Apache, Yaqui, et Pueblo du côté de son père, il a souvent été remis en question par des personnes assurant qu’elle est simplement Mexicaine et n’a aucun lien avec la communauté au cœur de la polémique.
Un extrait du Parrain de Francis Ford Coppola :