MISE A JOUR
27 janvier 2016 - 11h30. Examiné une seconde fois par la commission de classification ce mardi 26 janvier, le documentaire Salafistes s'est vu confirmer son interdiction aux moins de 18 ans assortie d'un avertissement. Dans une entrevue accordée à Télérama, François Margolin, le co-réalisateur du documentaire, réagit à cette décision, laquelle signe "la mort du film" selon lui. Margolin rappelle que désormais la décision est "entre les mains de la Ministre de la Culture".
27 janvier 2016 - 16h30.Dans un communiqué de presse, la Ministre de la Culture Fleur Pellerin annonce "suivre l'avis de la commission." Le film sera "donc interdit aux moins de 18 ans, avec avertissement. Le visa est en cours de délivrance."
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Quel est le sujet du film ?
Deux réalisateurs -François Margolin et Lemine Ould M. Salem- sont allés à la rencontre de Salafistes en Mauritanie, au Mali et en Tunisie. Ils leur donnent la parole, leur demandent d'expliquer leur vision du monde. Ces témoignages sont parfois entrecoupés d'images de propagande, montrant des châtiments corporels et des exécutions. Un passage du film concerne également les attentats de Charlie Hebdo, séquence pendant laquelle est montrée, sans floutage, l'exécution d'un policier, Ahmed Merabet.
En complément, voici la description du film disponible sur le site du FIPA (Festival International des Programmes Audiovisuels) : "Que disent les idéologues radicaux qui façonnent la pensée de milliers de jihadistes ? Pour le montrer, François Margolin et Lemine Ould M. Salem sont partis à leur rencontre au Mali, dans Gao et Tombouctou occupés avec le chef jihadiste Oumar Ould Hamaha d’Ansar al-Charia, en Mauritanie avec les prêches d’un jeune imam de Nouakchott, puis en Tunisie. Le document brut montre aussi des images de propagande de Daech, sans commentaire ni voix off. Les auteurs font le pari de laisser le spectateur seul face à la rhétorique salafiste, pour bien comprendre ce à quoi nous sommes confrontés."
Pourquoi on en parle depuis quelques jours ?
Le film est dans l'actualité car il doit sortir demain sur les écrans, distribué par Margo Cinéma. Sa projection mouvementée, jeudi dernier, dans le cadre du Festival international des Programmes Audiovisuels réunissant de nombreux journalistes, a par ailleurs focalisé l'attention de nombreux médias sur ce film.
Ce à quoi il faut bien entendu ajouter la teneur sensible du sujet et son traitement qui fait polémique : Salafistes montre en effet des images de propagande d'une rare violence, sans voix off qui permettrait de contextualiser ou prendre du recul sur les séquences.
Le film est-il menacé d'interdiction ? Sera-t-il visible en salles ?
Le film est actuellement en cours de classification. Selon Télérama, le film a reçu un premier avis d'interdiction aux moins de 18 ans avec avertissement. S'il reçoit effectivement cette classification, ce serait le seul film jusqu'ici à recevoir ce type d'interdiction assortie d'un avertissement, mesure la plus forte dans le circuit traditionnel (précisons que la commission a aussi la possibilité de classer X ou d'interdire totalement).
Jusqu'à nouvel ordre, le film n'est pas interdit totalement et donc sera visible en salles demain dans les cinémas l'ayant programmé (c'est le cas à Paris, par exemple des cinémas Les 3 Luxembourg ou Les 7 Parnassiens). La décision de l'interdire ou non est entre les mains du ministère de la culture.
Selon le co-réalisateur François Margolin, contacté par Télérama, un nouveau montage du film devrait être présenté à la commission de classification. Cette nouvelle version ne comporterait plus la séquence dans laquelle le policier Ahmed Merabet est tué. Un passage montrant l'amputation d'une main aurait également été auto-censuré.
