A nos amours (1983)
De quoi ça parle ?
A quinze ans, Suzanne découvre avec lucidité et une certaine amertume que ce qu'elle aime faire avec les hommes, c'est l'amour et rien d'autre. Le reste ne serait-il qu'ennui ou illusion ?
Pourquoi faut-il le voir ?
Pour son sujet : le mal être adolescent, entre initiations amoureuses et névroses familiales, entre éveil des sens et gestion de la violence. Pour son incarnation, par la révélation Sandrine Bonnaire qui, à 16 ans, crève l'écran grâce à sa fraîcheur, sa gouaille, son naturel saisissant. Pour son metteur en scène enfin, Maurice Pialat, passé maître dans la quête d'un réalisme brut et abrupt et d'une authenticité acide qui inspireront fortement les futures générations d'auteurs français, d'Abdellatif Kechiche (avec L'Esquive) à Katell Quillévéré (pour Suzanne).
Devant et derrière l'écran, A nos amours est en outre le témoin d'une des plus émouvantes déclarations d'amour qui soient, celle d'un Pialat - père cinglant et attachant à une Bonnaire -fille sauvage et désabusée. Une collaboration intense qui a donné lieu notamment à l'une des plus magiques scènes d'improvisation, fruit de cette complicité acquise entre un réalisateur et sa muse-actrice, tous deux auréolés par la suite du César du Meilleur Film et du Meilleur Espoir. Forcément.
Le saviez-vous ?
Maurice Pialat joue l'un des rôles principaux de A nos amours. Une décision en partie née de la complicité qu'il a développé avec Sandrine Bonnaire. Il se dirigera lui-même une seconde fois dans Sous le soleil de Satan (1987), une nouvelle fois en compagnie de Sandrine Bonnaire. Le cinéaste français, qui a une courte carrière de comédien à son actif, a notamment incarné un Inspecteur de police dans Que la bête meure de Claude Chabrol, en 1969.
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