Happy Birthday Patricia ! L'une des actrices les plus attachantes et versatiles de l'industrie fête ses 50 ans. L'occasion de célébrer son talent en 5 films et séries...

Le timing avait de quoi troubler. Le 22 février 2015, Patricia Arquette raflait l'Oscar de la Meilleure Actrice dans un second rôle pour l'indépendant Boyhood et devenait, à une semaine d'intervalle, le nouveau visage de la franchise télé la plus connue au monde, avec le spin-off CSI Cyber, annulé depuis. Les plus cyniques ont alors certainement trouvé cela risible voire triste mais ce grand écart était non seulement un hasard de calendrier mais, aussi, une nouvelle preuve de la versatilité du talent de Patricia Arquette. Une actrice qui n'a jamais eu peur de passer sur le petit écran quand aucune figure du cinéma ne le faisait encore et qui, aujourd'hui encore, poursuit cette alternance. Elle sera en effet prochainement à l'affiche du premier film réalisé par Kristen Dunst et dans la minisérie Escape at Dannemora, aux côtés de Paul Dano et Benicio Del Toro.

Incarnation d'un sex-appeal du tonnerre allié à une douceur et une fragilité pleine de force, l'aura mystérieuse de Patricia Arquette a, dans les années 90, inspiré les plus grands, de David Lynch à Martin Scorsese en passant par Tim Burton.

Ce 08 avril, l'actrice américaine fête ses 50 ans. Pour célébrer cet anniversaire, ses 30 ans de carrière et ce petit "truc en plus" qui fait d'elle une actrice pas comme les autres, coup de projecteur sur les cinq rôles qui ont marqué sa carrière...

TRUE ROMANCE (1993) A l’époque de True Romance, Patricia Arquette n’est plus tout à fait une débutante. Elle a, par exemple, déjà fait sensation dans Freddy 3 et est apparue dans le premier film de Sean Penn, Indian Runner. Mais, c'est bel et bien le film drôle, violent et irrévérencieux de Tony Scott, qui se trouve être aussi le tout premier scénario de Quentin Tarantino, qui lui obtient sa première véritable reconnaissance. Produit avec un petit budget, le film n’est pas un gros succès en salles, loin de là, mais permet à la jeune actrice de montrer de quoi elle est capable avec le rôle d’Alabama Whitman, une call-girl qui va tomber amoureuse de Clarence, aka Christian Slater.

Capable de porter des leggins en léopard rose avec un haut bleu tout en restant sublime, Alabama est une figure inoubliable du cinéma, une jeune femme douée d'une douceur touchante et d'un romantisme hallucinant ("You're so cool, you’re so cool, you’re so cool…") et qui est, dans le même temps, une hallucinante badass. C'est tout de même elle qui affronte James Gandolfini dans l'une des scènes les plus violentes et les plus cultes du film.

ED WOOD (1995)

Elle n'est certainement pas la star du film mais elle en reste l'un des piliers. En 1995, Arquette commence à tourner avec les plus grands et fait ainsi l'une de ses plus belles rencontres : Tim Burton. Le réalisateur de Batman lui offre un rôle secondaire dans son évocation de la vie d'Ed Wood mais primordial dans la vie de son personnage, celui de Kathy O'Hara, qui deviendra la seconde femme et l'assistante de Wood jusqu'à la fin. Si Arquette n'apparaît que vers les 3/4 du film, après le départ de Dolores campée par Sarah Jessica Parker, sa présence qui évoque comme la normalité retrouvée pour Wood demeure indissociable du film et de l'émotion qui s'en dégage. Le film remportera deux Oscars.

LOST HIGHWAY (1997)

Certainement le film le plus troublant et le plus énigmatique de la carrière de Patricia Arquette. Le genre de rôle qui vous entoure pour toujours d'une aura particulière, d'une essence de secrets et de mystères à jamais gardés. Dans Lost Highway, Patricia Arquette prête son visage et son corps à l'idée de la femme fatale. Elle est en effet la brune Renee Madison, tuée au début du film de David Lynch mais aussi la blonde hollywoodienne Alice Wakefield qui surgit dans la seconde partie et spoiler: qui se trouve être, en réalité, deux interprétations de la seule et même femme. Un film noir raconté d'une manière totalement différente et qui reste, aujourd'hui encore, une expérience pas comme les autres...

MEDIUM (2005 - 2011)

Au début des années 2000, le cinéma ne propose plus rien de passionnant à Patricia Arquette. Etrangement, c'est à cette période qu'elle va s'engager sur les deux projets au long cours de sa vie d'actrice : Boyhood et Medium. C'est d'abord Medium que le public va découvrir en 2005, série qui va enclencher une nouvelle phase dans sa carrière : "Je me suis souvenue que mes grands-parents travaillaient dans des vaudevilles à 5 cents le ticket. J’aimais l’idée, à une époque où aucun acteur de cinéma ne s’y aventurait, de proposer gratuitement un divertissement de qualité, qui soit vu par 17 millions de personnes chaque jour", expliquera-t-elle aux Inrockuptibles.

Durant sept saisons, Arquette va interpréter Allison Dubois, mère de famille douée d'une aptitude surnaturelle, celle de voir et d'entendre les morts qui viennent la visiter régulièrement dans son sommeil. Un rôle qui n'a rien à voir avec les sphères nébuleuses de Lost Highway (sauf certains épisodes !) mais qui a inscrit Arquette dans le quotidien de millions de téléspectateurs. Sans oublier que Medium a toujours été plus innovante que ce qu'elle paraissait...

BOYHOOD (2002 - 2013)

Projet hors-norme et pourtant intime au possible, Boyhood est le film qui a fait revenir Patricia Arquette sur le devant de la scène cinématographique. C'est le film qui a rappelé son talent (pour ceux qui pensaient qu'elle avait disparu et lui avec), celui qui lui a valu l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle mais également celui qui a souligné son engagement total. Chaque année durant 12 ans, Richard Linklater a en effet réuni son équipe, pour quatre jours de tournage, dans le but de raconter l'histoire d'une famille en captant en direct le temps qui passe.

Un projet ambitieux et tout autant courageux surtout pour une actrice à Hollywood : "Arquette s'offre à la caméra, et avec elle, chaque fluctuation de poids, chaque nouvelle coupe de cheveux - chanceuse ou non - chaque nouvelle ligne sur son visage - avec l'ouverture et la générosité d'une véritable artiste", écrira le San Francisco Chronicle sur sa prestation. Autant dire qu'une expérience telle que celle de Boyhood ne sera pas réitérée tous les quatre matins. La touchante Patricia Arquette et ses comparses se sont inscrits pour toujours dans l'histoire...

Patricia Arquette nous dit tout sur l'expérience "Boyhood"