Une fois n'est pas coutume, la 87ème cérémonie des Oscars a permis à des personnalités de prendre position publiquement sur un certain nombre de sujets. Trois moments ont particulièrement marqué la soirée, trois discours de lauréats qui ont abordé des sujets très différents, en récoltant un accueil plus ou moins ému.
L'éloge de la différence
Lorsqu'il a reçu l'Oscar du meilleur scénario adapté pour Imitation Game, Graham Moore s'est exprimé sur la différence :
"A seize ans, j’ai tenté de mettre fin à mes jours. Parce que je me sentais étrange et différent. Je me sentais exclus. Aujourd’hui, je suis devant vous. J’aimerais dédier ce moment à cet enfant qui est dehors et qui se sent étrange et différent et qui se sent exclu. Et lui dire : "non, tu ne l’es pas. Reste étrange, reste différent, et lorsque viendra ton tour, et que tu seras sur cette scène, passes le message aux autres exclus"".
Des images de l'actrice Julianne Moore en larmes ont accompagné la fin de ce discours, abordant comme le film avec Benedict Cumberbatch, le sentiment d'exclusion dont se sentent parfois victime les homosexuels.
L'égalité homme/femme aux Etats-Unis
Puis l'actrice Patricia Arquette a dédié son Oscar du meilleur second rôle pour Boyhood à plusieurs personnes dont les femmes américaines, qui "donnent naissance à tous les citoyens et contribuables de ce pays. Nous nous sommes battus pour l’égalité des droits de tout le monde, il est temps d’obtenir l’égalité des salaires et des droits civiques pour les femmes américaines !" Un discours soutenu par les encouragements de Meryl Streep et Jennifer Lopez, et accueilli par les applaudissements d’une partie de la salle.
La situation des droits civiques aux Etats-Unis
Signée John Legend et Common, la chanson Glory a été écrite pour accompagner le film Selma, qui portrait les marches pour les droits civiques de la ville américaine de Selma à celle de Montgomery (Alabama) survenues en 1965. La chanson évoque la lutte pour garantir le droit de vote à tous les citoyens américains.
"Ce que nous disons c’est que Selma c’est maintenant. Car la lutte pour la justice s’opère maintenant. Nous savons que le Voting Rights Act pour lequel ils se sont battus il y a cinquante ans et est aujourd’hui remis en cause dans notre pays. Nous savons que la lutte pour la liberté et la justice est bien réelle, a poursuivi John Legend. Nous vivons dans le pays le plus emprisonné du monde. Nous avons plus d’hommes noirs sous contrôle judiciaire que sous l’esclavage en 1850. Nous disons aux gens qui ont défilé au son de notre chanson : nous sommes avec vous, nous vous voyons et que la marche continue".
Le comédien David Oyelowo (interprète de Martin Luther King dans Selma), était très ému, et à la fin de la représentation de la chanson Gloria en direct, la salle a fait une standing ovation à Legend, Common et leurs choristes.
Découvrez toute la portée de Selma dans cet extrait du film,en salles le 11 mars prochain :