"Dans la maison", un malaise voyeuriste
Entre ce film et le précédent, il y a en d'autres tout aussi manipulateurs (Swimming Pool), troubles (5x2 ou Le Refuge), surprenants (Ricky) et acides (Potiche). Dans la maison a la particularité de tout combiner, nous plongeant d'emblée au coeur d'un duo d'hommes (pour changer) et de leur jeu de manipulation malsain, dans une atmosphère particulière, mêlant snobisme bourgeois et perversion des pensées et des sentiments.
Chez l'élève Umhauer un manque affectif qui rend confus le moindre sentiment. Chez le maître Luchini (comme chez le spectateur) un voyeurisme par procuration qui le prend en engrenage, sans possibilité ni désir de rebrousser chemin. Le malaise prend à la gorge à ce niveau-là, dans cette fascination pour ce que l'on réprouve, cette curiosité malsaine qui nous habite à chaque fois que le héros pénètre l'univers étranger et clos.
Le plus grand talent du film ? Désamorcer sans cesse la tension et la sensation d'être pris au piège, par une ironie mordante, jouissive et dédramatisante.