AlloCiné : Lou ! Journal Infime est en quelque sorte un film OVNI. Il mélange différents genres, tonalités. Cette idée mélange est quelque chose qui vous a guidé pour faire ce film ?
Julien Neel, auteur et réalisateur : Quand j’étais gamin, je regardais en boucle Chantons sous la pluie et plein de comédies musicales. J’ai toujours été sensible à ce type de cinéma. Je ne suis pas très dans le cinéma du réel. J’aime les couleurs, le foisonnement. Toute la thématique autour du bazar dans la vie de Lou, c’est quelque chose qui m’est très personnel évidemment. Donc effectivement le fait de raconter l’histoire, de la morceler sous différents types de médias, c’était quelque chose qui me plaisait vraiment.
Je ne suis pas très dans le cinéma du réel. J’aime les couleurs, le foisonnement.
Même dans la bande-dessinée, l’équivalent des séquences d’animation, avec le monde intérieur de la mère de Lou, c’est traduit par un style différent. J’utilise un style de dessin différent. Pourtant, je suis dans un cadre très précis d’album de 46 pages couleur, je me sers des pages de garde comme élément de narration. Et même sur le dos de l’album. Tout l’enjeu de ce passage au cinéma était de retranscrire au mieux ce que j’aime en tant qu’auteur, ce qui me plait.
Comment arrive-t-on à choisir des acteurs quand ces personnages sortent à l'origine de votre imagination ?
C’est assez incroyable. Ludivine Sagnier était tout en haut de ma « wish list ». Je suis très fan d’elle depuis des années. Quand on m’a demandé qui je voyais, j’avais mis son nom mais je n’y croyais pas du tout. Je ne réalise toujours pas cette histoire de cinéma non plus !
On l’a rencontré. Je me suis rendu compte qu’effectivement, c’était le personnage, mais en plus c’est une fille vraiment adorable qui a été géniale pendant tout le tournage.
Kyan Khojandi, j’aimais beaucoup son travail dans Bref, en tant qu’auteur, en tant que comédien. Pour autant, le lien avec le personnage de Richard n’était pas du tout évident pour moi. C’est vraiment une idée du producteur qui m’a invité à le rencontrer. Et ça a été instantané. Quand je l’ai rencontré dans la vraie vie, je me suis rendu compte qu’il était beaucoup plus proche de Richard que du personnage de Bref.
Lola Lasseron avait cette espèce de folie, de naturel, un tout petit peu de nostalgie qui me plaisait beaucoup
Nathalie Baye, c’est pareil. Vous n’y croyez pas ! La Nuit américaine est un de mes films préférés. Quand vous avez Nathalie Baye dans votre film, c’est incroyable. Elle aussi a été d’une gentillesse, s’est prêtée au jeu, elle a endossé ce personnage qui est en plus pas évident du tout.
Ensuite le casting des enfants et particulièrement de Lola Lasseron, Lou, ça a été énormément de rencontres. Et d’un coup il y avait cette espèce de folie, de naturel, un tout petit peu de nostalgie qui me plaisait beaucoup. Elle avait un truc où elle était à la fois très joyeuse, et elle pouvait de temps en temps descendre vers quelque chose de très doux. Elle a fait un travail incroyable car elle porte le film.
Propos recueillis au Festival du film francophone d'Angoulême, août 2014
Rencontre avec Lola Lasseron, héroine de Lou :