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    De Twilight à Personal Shopper : comment Kristen Stewart s'est libérée du star system !
    Laetitia Ratane
    Laetitia Ratane
    -Rédactrice en chef adjointe
    Très tôt fascinée par le grand écran et très vite accro au petit, Laetitia grandit aux côtés des héros ciné-séries culte des années 80-90. Elle nourrit son goût des autres au contact des génies du drame psychologique, des pépites du cinéma français et... des journalistes passionnés qu’elle encadre.

    Exit les héroïnes éthérées de saga à succès. 4 ans après la fin de "Twilight", Kristen Stewart illumine Cannes, aux bras de Woody Allen ET d'Olivier Assayas, prouvant l'éclectisme de ses choix éclairés. Récit d'une mutation avérée...

    Les films du Losange

    Après avoir joué les sécrétaires d'un puissant agent de stars indifférente aux sirènes d'Hollywood chez Woody Allen, elle campe l'assistante préposée à la garde robe d'une célébrité dans Personal Shopper. Dans Sils Maria, du même Assayas, elle incarnait déjà la jeune assistante protectrice et franche de Juliette Binoche, une vedette de cinéma étouffée par un milieu qui ne pardonne rien au temps qui passe. Un milieu que Kristen Stewart, connaît déjà sur le bout des ongles, sur grand écran donc mais aussi et surtout à la ville, elle qui a été élevée dès l'enfance sur ses petits et grands plateaux, aux côtés d’une mère scripte et d’un père régisseur chez Fox. Un milieu surtout qui lui a très tôt montré son visage le plus séduisant, en lui décernant le statut instable de star montante dès les premiers signes de la déferlante Twilight. Un milieu enfin qu’elle est vite parvenue à dompter en parsemant deci delà son parcours de petites perles de cinéma...

    Des premiers pas discrets mais remarqués

    Disons le clairement, Twilight n'est pas la règle mais plutôt l'exception dans la carrière de Kristen Stewart, adepte dès l'enfance d'un cinéma d'auteur et/ou exigeant. Avant la célèbre saga, son regard voilé et son visage d’ange avaient ainsi déjà inquiété les cinéphiles férus de David Fincher et de Jodie Foster, réunis dans la Panic Room. Un rôle intrigant de jeune enfant diabétique et sombre, qui est encensé par la critique.

    Columbia TriStar Films

    Kristen Stewart et Jodie Foster

    Ténébreuse, la jeune actrice le sera encore par la suite dans quelques productions confidentielles dont le drame Speak, qui lui offre le rôle difficile d’une jeune victime devenue mutique après avoir subi un viol. Ce début de parcours au cordeau a vite le mérite d’attirer l’attention du cinéma indépendant et surtout de Sean Penn. L’acteur-réalisateur la fait croiser la route de l’énigmatique Emile Hirsch dont elle s’éprend, dans son road movie coup de cœur Into The Wild.

    Summit Entertainment

    La déferlante "Twilight"

    Entre ces premiers pas discrets à la saga à succès ? Le grand saut. Celui qui pendant 5 ans l’érige en objet du désir du vampirique Robert Pattinson et de millions de fans biberonnés à l’univers fantastique de la romancière Stephenie Meyer. Mordue de blockbusters, Kristen l’est elle aussi et l’avoue à qui veut l’entendre, rompant avec la tradition éculée qui consiste à avoir honte de son propre accès trop facile à la notoriété  : fidèle elle est, et fidèle elle le restera à l'évanescente Bella, qu'elle "adore", qui l'a "obsédée" et à qui elle doit tout. Tout y compris les honneurs de la Rumeur qui traquera sa vie privée et jugera ses moindres humeurs et infidélités. Peu importe. La comédienne assume et embrasse à pleine bouche les douceurs autant que les douleurs de la surmédiatisation.

    Scott Free Productions

    Ce star system qui commence un peu trop à la vampiriser, Kristen Stewart décide vite de le dompter. Dès qu'elle peut (et parallèlement aux tournages de la saga aux dents longues), elle choisit de contourner les lignes droites de sa route toute tracée, à la faveur des quelques rares sentiers non encore balisés : de ceux qui font croiser les bras ardents de l'ex vampire Dakota Fanning qu'elle étreint torridement dans Les Runaways (voir la scène) ; de ceux qui mènent aux clubs de strip tease fréquentés par James Gandolfini dans Welcome to the Rileys ; de ceux surtout qui ouvrent les vannes et les horizons, au nom d’une fureur de vivre qui laisse tout derrière sans se poser de questions (Sur la Route).

    Lorsqu'ils sont prêtés à une icône féministe rebelle, à une prostituée émouvante ou à une aventurière plutôt torride, les traits fins surmaquillés de Kristen Stewart attirent de nouveau le regard du cinéma indépendant (dont Sundance), qui l’avait un temps boudée.

    La scène sexy des "Runaways"

    Sur la route du succès public et critique

    Corbis

    Grâce à Walter Salles, la belle rebelle retrouve le road movie en même temps qu’elle monte les marches très prisées de Cannes. A cette férue de littérature qui "aime se faire peur", le Festival ouvrira trois fois ses portes, dont deux aux bras du grand Olivier Assayas. Charme trouble, moue tantôt boudeuse, tantôt radieuse, sur la Croisette Kristen Stewart a, et c’est l’apanage des stars, ce don de charmer ou d'agacer à sa guise.

    Dans Sils Maria, elle est tout simplement formidable, donnant sans outrance et avec élégance la réplique à la magistrale Juliette Binoche. Un solide et grand écart qui lui offre le César du Meilleur Second rôle, et nourrit son désir de travailler de nouveau pour le cinéma français.

    Kristen Stewart bientôt dans un nouveau film français?

    En 2015, elle crève l'écran dans Still Alice aux côtés de Julianne Moore, autre grande dame audacieuse du cinéma mondial, récemment auréolée de l'Oscar de la Meilleure actrice pour son rôle. Même regard voilé, même investissement, même écoute dévouée, il n'y a pas à dire, Kristen Stewart sait ce que "supporter" (en bon franglais) et donner la réplique veut dire.

    Ces récents duos féminins au diapason l’éloignent ainsi définitivement du milieu aseptisé et réducteur d’Hollywood, milieu qu’elle a continué à contourner par la suite, dans des projets toujours plus variés : devant la caméra dans le film de guerre The Guard où elle campe une militaire engagée, mais aussi derrière la caméra en réalisatrice d’un clip country pour le groupe Sage + The Saints. Cette année au Festival de Cannes, elle est l'ange gracieux du Cafe Society de Woody Allen, aux côtés de son partenaire de prédilection Jesse Eisenberg (après American Ultra)  ; ainsi que la Personal Shopper et muse magnétique d'Olivier Assayas. 

    Mars Films

    Deux univers d'auteurs que la belle investit de son regard toujours aussi impénétrable. Un cheminement au cordeau malgré son tracé non calculé et ses incursions spontanées, qui font d'elle aujourd'hui une star adulée mais ET une comédienne de qualité, fascinant autant les foules que les initiés.

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