Jonathan Pryce ("Brazil")
En 1985, Terry Gilliam signe ce qui est peut-être encore aujourd'hui son long métrage le plus célèbre, malgré une certaine incompréhension du public à l'époque. Loufoque, désenchanté et lyrique à la fois, Brazil dépeint une société dystopique à travers les yeux de l'employé modèle Sam Lowry, alias Jonathan Pryce...
Pouvez-vous décrire Jonathan Pryce en tant qu’acteur en quelques mots ?
Jonathan est un grand acteur et il est très intelligent. Il est très inventif, il invente des choses sans arrêt. Et il est aussi incroyablement drôle. Donc sur Brazil, on a eu une excellente relation parce que je disais : "Faisons ça comme ça…" et il répondait : "Oui, mais on pourrait aussi faire ça…" En fait, je dirige sans vraiment diriger. C’est toujours une collaboration, et c’est pour ça que le choix de mes acteurs est si important. Nous avions le sentiment que nous pouvions travailler ensemble, ses idées étaient aussi importantes que les miennes. Jonathan était comme ça, c’est pour ça que nous avons fait deux films ensemble.
En fait, je dirige sans vraiment diriger.
'Brazil' est encore aujourd’hui considéré comme l’un de vos films les plus célèbres. Pourquoi à votre avis ?
Ce n’était pas le cas à l’époque, quand il est sorti. Historiquement, quelques personnes l’ont aimé après que les gens l’aient détesté. Quand nous avons montré Brazil, les gens partaient, ils disaient que c’était de la merde, ils ne comprenaient pas. Quelques-uns à l’époque ont pensé que c’était un film génial, mais de plus en plus de monde le découvre avec le temps. C’est ça qui compte.
Je pense que le temps a été bénéfique pour tous mes films. (...) C’est un peu comme le bon vin, ça devient bon au final.
Pensez-vous que l’effet du temps soit une bonne chose pour un film ?
Je pense que le temps a été bénéfique pour tous mes films. C’est nécessaire pour voir ce qu’un film va devenir. C’est un peu comme le bon vin, ça devient bon au final. Et quand je vois des films que j’adore, comme Chantons sous la pluie par exemple, je me rends compte qu’ils n’avaient pas du tout de succès à leur sortie.