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    "Cannes doit rester « the place to be »" selon Thierry Frémaux
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, dresse le bilan de l'édition 2014, dans un long entretien à Télérama, et revient notamment sur les accusations de "parasitage" ou encore la Palme d'or, contestée par certains...

    AlloCiné

    Dans un long entretien à Télérama, Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, dresse un bilan de l'édition 2014. L'occasion d'évoquer entre autres la Palme, parfois contestée, ou encore l'absence en compétition officielle de quelques films remarqués.

    Les attaques sur sa prétendue longueur sont tellement prévisibles…

    Interrogé sur la Palme d'or 2014, Winter Sleep, d'un abord peut être plus "difficile" que d'autres films primés, Thierry Frémaux répond : "La Palme va à un film stupéfiant d’ambition et à un cinéaste remarquable, Nuri Bilge Ceylan, qui construit dans une certaine solitude une œuvre originale et personnelle, dans la tradition des grands auteurs. Et qui trouve à Cannes depuis dix ans un lieu pour accueillir son travail. Quand le Nobel de littérature consacre le Turc Orhan Pamuk, tout le monde trouve ça formidable, et normal que Gallimard le publie. Les attaques sur sa prétendue longueur sont tellement prévisibles…" 

    Défendre la Palme d'or, je le fais par principe

    "Je le fais par principe. Défendre la Palme d’or, c’est encourager le Jury qui ne fait que ce qu’on lui demande : délivrer un palmarès conforme à ses goûts et qui respecte les statuts du Festival. Après, bien entendu, tout est discutable. Nul ne se prive d’interpréter les choix qui sont faits, et qui auraient été différents avec neuf autres personnes. Le principe, c’est la subjectivité et la passion, ce qui a toujours créé des remous. Il est amusant qu’on s’en étonne encore."

    Nous aurions aussi pu projeter le beau film de Mélanie Laurent

    Au cours de cet entretien, Thierry Frémaux s'explique également sur l'absence en compétition officielle de certains films très remarqués cette année et qu'on aurait pu attendre dans cette section, comme Bande de filles, ou encore Les Combattants, l'une des grandes révélations de cette édition de la Quinzaine des Réalisateurs. "On aurait pu, en effet [sélectionner "Bande de filles"]. Bien que, vu l’exigence du regard critique appliqué aux films de la Sélection officielle, il soit toujours difficile de prévoir ce qu’aurait été l’accueil d’un film qui a brillé là où le challenge est moins relevé, explique Thierry Frémaux. Nous avons lancé Céline Sciamma au Certain regard avec son premier film et j’aime beaucoup son cinéma. Au Certain regard, nous avons fait d’autres choix (Bird People, de Pascale Ferran et La Chambre bleue, de Mathieu Amalric) et sommes très heureux d’avoir fait découvrir Party Girl, qui a de surcroit gagné la Caméra d’or. Nous aurions aussi pu projeter le beau film de Mélanie Laurent, qui était à la Semaine de la critique ou Les Combattants, de Thomas Cailley, qui a impressionné le jury de la Caméra d’or."

    Cannes était cette année plein de jeunesse

    Et d'ajouter : "La Quinzaine des réalisateurs offrait son ouverture à "Bande de filles", une belle position. Autrefois, l’entente n’était pas toujours cordiale entre la Sélection officielle d’une côté et la Semaine de la critique et la Quinzaine des réalisateurs de l’autre. Cela a changé, et Charles Tesson comme Edouard Waintrop font un magnifique travail. Les sections parallèles, c’est aussi Cannes ! Et quand les actrices de "Bande de filles" ont monté les marches (et là, vous ne me demanderez pas si elles les ont « encombrées »), leur émotion et leur joie étaient super communicatives – Cannes était cette année plein de jeunesse."

    Cannes doit rester « the place to be »

    Il y a quelques jours, Gilles Jacob a vivement critiqué la présence d'un film comme Welcome to New York, considérant qu'il avait parasité l'événement. A la question "Le Festival de Cannes souffre-t-il ou se nourrit-il des événements organisés à sa périphérie, comme la projection de Welcome to New York, la venue de Jennifer Lawrence pour Hunger Games, etc. ?", Thierry Frémaux répond : "Il s’en nourrit et aucun observateur sérieux n’amalgame le centre et la périphérie. Quand, autrefois, les starlettes venaient se faire photographier en bikini sur les plages, personne ne confondait cela avec la présence de Jean Cocteau comme président du jury. Cannes doit rester « the place to be », pardon de le dire en anglais. Les blockbusters US comme "Hunger Games" sont venus faire leur promo, avec Jennifer Lawrence, la star la plus hype du moment, en tête [qui en a profité pour déjeuner avec le délégué général du Festival, ndlr]. Le plus gros film français de l’année, "Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?", est venu célébrer son succès avec tout son casting. Les producteurs de "Welcome to New York" ont choisi Cannes pour lancer le film en VOD. La volatilité des œuvres est plus grande qu’avant mais le cinéma mondial continue de garder les yeux fixés sur Cannes. (...)"

    Les marches sont là pour que des productions viennent s’y montrer

    "Les marches sont là pour que des productions viennent s’y montrer, cela a toujours été comme ça. Pourquoi cela deviendrait-il soudainement un problème ? Les producteurs américains et les distributeurs français (Metropolitan) d’Expendables 3 considéraient que venir sur le tapis rouge était une bonne manière faite au festival. Cette montée des marches a été un moment incroyablement bordélique et joyeux. Si Stallone and co n’avaient pas été « officiellement » là (car une présence sur les marches est une sorte d’adoubement symbolique), on nous l’aurait reproché. Genre : le tapis rouge n’attire plus les vedettes. Eh bien si."

    Lire l'intégralité de l'entretien...

    Cannes 2014 : l'année du selfie ?

     

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