"Le film avec les deux vieux" fait entrer quatre "petits jeunes" au panthéon des César. Récompensé par cinq trophées majeurs, Amour offre ainsi à Michael Haneke (Meilleur réalisateur et Meilleur scénario original), ses comédiens Jean-Louis Trintignant (Meilleur acteur) et Emmanuelle Riva (Meilleure actrice) et sa productrice Margaret Ménégoz (Meilleur film) le premier César de leur carrière.
32 ans après Truffaut
Le long métrage, déjà auréolé d'une Palme d'Or, d'un Golden Globe et de nombreux autres prix à travers le monde, s'offre ainsi un grand chelem historique, 32 ans après Le Dernier métro, seul autre film à avoir glané les cinq récompenses majeures. Un Big Five qui pourrait être complété par quelques Oscars dimanche soir à Los Angeles, où le film est nommé dans cinq catégories.
© Les Films du Losange
De rouille... et d'or
Autre grand vainqueur, De rouille et d'os avec quatre César et autant de records : Jacques Audiard devient ainsi le scénariste le plus primé avec un quatrième trophée (devant le tandem Jaoui/Bacri) ; Matthias Schoenaerts est le premier Belge sacré Meilleur espoir masculin ; Alexandre Desplat rejoint Georges Delerue, Bruno Coulais et Michel Portal dans le club des compositeurs triplement césarisés ; et Juliette Welfling ajoute un cinquième César du Meilleur montage à sa collection, là aussi un record.
© UGC Distribution
Un César plutôt qu'un Molière
Parmi les autres lauréats, signalons les formidables seconds rôles du Prénom (Guillaume De Tonquédec et Valérie Benguigui), tous deux primés au Théâtre du Châtelet après avoir été nommés au Molière du Meilleur second rôle pour la pièce originale. Les Adieux à la reine repart quant à lui avec trois belles récompenses techniques (Meilleure photo, Meilleurs décors et surtout Meilleurs costumes pour Christian Gasc qui obtient un quatrième trophée historique). Tout sourit à Izia Higelin qui ajoute le César du Meilleur espoir féminin (Mauvaise fille) à ses trois Victoires de la Musique. Enfin, Louise Wimmer est sacré Meilleur film, Ernest et Célestine Meilleur Film d'animation, Les Invisibles Meilleur film documentaire et Argo Meilleur Film étranger.
© Pathé Distribution
Camille bredouille
Malgré ses 13 nominations, Camille Redouble de Noémie Lvovsky repart les mains vides du Théâtre du Châtelet. Tout comme Dans la maison, Holy Motors et Quelques heures de printemps. Cloclo se contente quant à lui du César du Meilleur son.
Morceaux choisis
De cette 38e cérémonie (la dernière animée par Antoine de Caunes), on retiendra une alternance de gags franchement réussis (le Star Wars façon Haneke, la chanson d'Audrey Lamy, la présidence de Jamel Debbouze, le "presque numéro de téléphone" de José Garcia lancé à l'antenne par son compère de Caunes, les vannes -attendues mais efficaces- sur le salaire des acteurs, l'exil de Gérard Depardieu ou le mariage pour tous, ...) et de discours et de sketchs très (trop ?) longs. On préfèrera garder en mémoire le duplex téléphonique live de Jean-Louis Trintignant depuis Bruxelles, l'émotion et l'humilité de Kevin Costner recevant son César d'honneur et aussi quelques phrases bien senties.
"S'il n'y a pas d'amour, il n'y a rien". - Matthias Schoenaerts
"Vous êtes la grosse classe... Ca doit être cool d'être Kevin Costner". - Michel Hazanavicius
"Tous les hommes naissent libres et égaux en droits. Ca date de 1789 et ça n'a pas pris une ride". - Sébastien Lifshitz
Amour