Il avait fait profiter des réalisateurs tels qu'Arthur Penn, Joseph L. Mankiewicz, William Wyler ou René Clément de sa plume, et était apparu chez Federico Fellini, Tim Robbins ou Andrew Niccol : scénariste et acteur, l'Américain Gore Vidal est décédé ce mardi 31 juillet à l'âge de 86 ans.
© Collection Christophe L.
Né le 3 octobre 1925 dans l'état de New York, (Eugene Luther) Gore Vidal doit faire face au divorce de ses parents alors qu'il n'a que dix ans, et passe la majeure partie de son enfance aux côtés de son grand-père, sénateur de l'Oklahoma. Cousin du futur ex-vice-président Al Gore, il gravitera d'ailleurs autour de la sphère politique pendant de nombreuses années, devenant même le demi-frère de Jackie Kennedy, suite au remariage de sa mère. Mais son truc à lui, c'est plutôt le cinéma, option écriture. Après avoir commencé à écrire sur son expérience à l'armée, il met sa plume au service d'une douzaine de séries télé (dont Suspense), entre 1954 et 1956.
Gore Vidal dans Bienvenue à Gattaca - © Collection Christophe L.
S'il ne quittera jamais vraiment le monde de la télévision, en y revenant régulièrement au fil du temps, Gore Vidal s'exporte néanmoins vers le grand écran dès 1956, en signant le scénario du Repas de noces de Richard Brooks. Inédit en France, le long métrage ne l'empêchera pas de vite connaître la consécration, et ce dès 1958, grâce à L'Affaire Dreyfus et - surtout - Le Gaucher d'Arthur Penn. Sur sa lancée, il offre ses services à Joseph L. Mankiewicz pour Soudain l'été dernier (dans lequel il fait une apparition non créditée), et co-signe le script de Ben-Hur, auréolé du succès que l'on connaît, même si lui n'est pas crédité au générique.
Gore Vidal dans Le Psy d'Hollywood - © Collection Christophe L.
Toujours aussi prolifique pendant les 60, il continue de naviguer entre cinéma, télévision et littérature, et co-écrit notamment le scénario de Paris brûle-t-il ? (1966), puis lève un peu le pied. On lui doit néanmoins Caligula (1979), et signe ses derniers scripts dix ans plus tard, avec, notamment, un téléfilm sur Billy the Kid , dans lequel il fait, encore, une apparition non-créditée. Mais ce long métrage marque la transition dans une carrière qu'il poursuit exclusivement devant la caméra, en jouant pour Tim Robbins (Bob Roberts) ou Andrew Niccol (Bienvenue à Gattaca). Vu dans le documentaire Inside Deep Throat (2004), il avait ensuite écrit le court Trailer for a Remake of Gore Vidal's Caligula, avant d'apparaître une dernière fois sur les écrans, dans Le Psy d'Hollywood (2009). Une ville où il s'est justement éteint, trois ans plus tard, des suites d'une pneumonie, laissant derrière lui quelques classiques du cinéma portant encore l'empreinte de sa plume.
Maximilien Pierrette
Le Top 5 de ses films selon les internautes
1 - Bienvenue à Gattaca (acteur) : 4,1 étoiles sur 5
2 - Ben-Hur (scénariste) : 3,8 étoiles sur 5
3 - Fellini Roma (acteur) : 3,8 étoiles sur 5
4 - The Celluloid Closet (acteur) : 3,7 étoiles sur 5
5 - Paris brûle-t-il ? (scénariste) : 3,6 étoiles sur 5
Le saviez-vous ?
Gore Vidal apparaît dans le film Scandaleusement célèbre (2006) sous les traits de Michael Panes, tandis que Toby Jones y interprète Truman Capote.