En mai dernier, il nous a terriblement émus par sa prestation dans Amour de Michael Haneke. Cette Palme d'or avait soudainement remis sous les feux des projecteurs un acteur réputé pour sa discrétion et qui avait juré il y a plus d'une dizaine d'années qu'on ne le reverrait plus sur le grand écran. Fruit de longs entretiens effectués par l'écrivain et dramaturge André Asséo (Souvenirs inexacts ; Claude Chabrol, Laissez-moi rire !) avec Jean-Louis Trintignant, Du côté d'Uzès a la particularité de ne pas être une simple biographie, mais une réflexion, riche d'anecdotes, sur le métier de comédien et sur ce qui fait tenir un homme lorsqu'il a perdu ce qu'il avait de plus cher - on fait ici référence au décès de sa fille Marie survenu en 2003.
L'acteur d'Un homme et une femme et de Flic Story se met ainsi complètement à nu, évoquant ses films, ses regrets, ses refus - il a notamment décliné la proposition de Bernardo Bertolucci de jouer dans Dernier Tango à Paris - ses performances théâtrales, sa passion pour l'automobile et la poésie, sa douleur aussi. Jean-Louis Trintignant n'a certes pas eu la popularité d'un Belmondo ou d'un Delon, mais il laisse derrière lui un véritable trésor d'émotions cinéphiliques et une formidable leçon de vie aux lecteurs de cet ouvrage.
"Du côté d'Uzès" - écrit par André Asséo (Cherche Midi), 208 pages, 16 euros.
G.M.