Observer le comportement de deux jeunes femmes plongées dans un univers âpre pour aboutir à une interrogation métaphysique. C'est ce qu'avait fait le Roumain Cristian Mungiu dans 4 mois, 3 semaines, 2 jours en 2007. Et ça lui avait plutôt réussi puisque le jury de Stephen Frears avait décerné la Palme d'Or à ce drame haletant sur l'avortement. Le réalisateur a choisi la même approche pour son troisième long métrage, Au-delà des collines, présenté ce jeudi en compétition sur la Croisette. Les deux héroïnes, Voichita et Alina, sont unies par une relation amoureuse intense, mais menacée par la passion que la première nourrit pour Dieu. Alina rejoint alors Voichita dans son couvent, espérant la convaincre de s'en échapper. Pour les autorités religieuses, ça ne fait pas de doute : Alina la rebelle est possédée par le Diable... Moins évident que 4 mois, 3 semaines, 2 jours, plus aride (d'où les quelques sifflets à la fin de la conférence de presse ?), le film n'en est pas moins une troublante réflexion sur la force spirituelle du sentiment amoureux, et une charge implacable contre les dérives du rigorisme religieux. Qu'en pensera donc l'auteur de La Messe est finie et Habemus Papam Nanni Moretti ?
Tout sur le film...
Au-delà des collines