Il venait tout juste d'entamer le tournage de son nouveau film, L'Autre mer, évoquant la faillite de la Grèce et de l'Europe. Théo Angelopoulos, de son vrai nom Theodoros Angelopoulos, est décédé ce mardi 24 janvier au soir, après avoir été accidentellement renversé par un motard sur le tournage de son film dans les rues du Pirée, non loin d'Athènes. Agé de 76 ans, il avait notamment signé des oeuvres exigeantes, contemplatives et poétiques comme Le Voyage des comediens, Alexandre le Grand, Le Pas suspendu de la cigogne, Le Regard d'Ulysse ou encore L'Eternité et un jour, récompensé par la Palme d'or 1998.
Le Voyage des comédiens © Collection Christophe L. / AlloCiné
Un ancien critique
Après des études de droit dans sa Grèce natale, Théo Angelopoulos passe l'année 1962 à Paris, étudiant successivement à la Sorbonne et à l'IDHEC. De retour à Athènes, il est critique cinématographique au quotidien Allagi jusqu'au coup d'Etat des Colonels du 21 avril 1967. Après le court-métrage Ekpombi, Théo Angelopoulos réalise en 1970 son premier long, La Reconstitution, Grand Prix du Festival de Salonique.
Le Pas suspendu de la cigogne © Collection Christophe L. / AlloCiné
Une trilogie... et des prix
Le cinéaste se penche ensuite sur l'histoire de son pays avec une trilogie débutée en 1972 par Jours de 36, poursuivie trois ans plus tard avec Le Voyage des comédiens, qui marquera la critique, puis achevée en 1977 par Les Chasseurs. Les oeuvres de Théo Angelopoulos, contemplatives, sont exigeantes et déroutantes pour le grand public. Alexandre le Grand, qui relate le parcours d'un brigand grec, remporte le Lion d'Or à Venise en 1980. Un autre Lion, d'Argent cette fois, revient en 1988 à son Paysage dans le brouillard.
L'Eternite et un jour © Collection Christophe L. / AlloCiné
Cannes... et après
Dans les années 90, le travail de Théo Angelopoulos est reconnu au plus haut niveau. Cinq ans après que Le Regard d'Ulysse eut remporté le Grand Prix du Festival de Cannes, le cinéaste voit son Eternite et un jour obtenir la Palme d'Or en 1998. Il fait alors une pause dans son parcours et revient en 2004 avec Eleni, premier volet d'une trilogie sur le 20e siècle par le prisme d'une histoire d'amour, suivi en 2007 par The Dust of Time (toujours inédit en France) emmené par Irène Jacob, Michel Piccoli et Willem Dafoe. Il avait depuis participé à la compilation Chacun son cinéma au films à sketches Mundo Invisível et travaillait sur la faillite de l'Europe, "un rêve qui s'est effondré très rapidement".
La Rédaction d'AlloCiné avec AFP