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De quoi ça parle ?
Une journée dans le vie du réalisateur Jafar Panahi, qui, en attendant la décision de la Cour d'appel, tourne un film.
Les réalisateurs
Cinéaste iranien majeur, Jafar Panahi a été récompensé dans les grands festivals : Caméra d'or à Cannes (Le Ballon blanc), Léopard d'or à Locarno (Le Miroir), Lion d'or à Venise (Le Cercle), Ours d'argent à Berlin (Le Cercle). Depuis le 1er mars 2010, date à laquelle lui et sa femme sont arrêtés en raison de leur soutien aux manifestations, les grandes manifestations cinéphiles ne manquent pas de lui exprimer son soutien, d'une manière (invitation symbolique à siéger au Jury) ou d'une autre (remise du Carrosse d'or par la Société des Réalisateurs de Films cette année sur la Croisette). Emprisonné entre mars 2010, il est libéré deux mois après, mais en décembre 2010, il est condamné à six ans de prison. Assigné à résidence (il ne peut pas exercer son métier ni quitter le territoire), il attend la décision de la Cour d'appel.
Diplomé de l'Université d'art de Téhéran, Mojtaba Mirtahmasb a réalisé plusieurs ocurts métrages, documentaires et travaillé comme asisstant auprès de metteurs en scène tels que Mohsen Makhmalbaf ou Sedigh Barmak (Osama)
Que retenir ?
Dans leur note d'intention, Jafar Panahi et son co-réalisateur Mojtaba Mirtahmasb expliquent : "La réalité, c'est que nous sommes vivants, et notre rêve c'est que le cinéma reste vivant. C'est ce laqui nous a donné envie de dépasser les limitations qui existent dans le cinéma iranien." Jafar Panahi n'a pas le droit d'exercer son métier de cinéaste, et il tourne un film pour nous le prouver. Que fait un réalisateur qui ne peut pas réaliser ? C'est une des questions que pose ce film, qui pourra rappeler le dispositif minimaliste du Pater, le hom(m)e-movie d'Alain Cavalier, même si, évidemment, la gravité du contexte change tout à l'affaire. Panahi, lui, n'a pas le choix : il ne peut pas aller tourner son film à l'extérieur, alors il va nous le raconter dans son salon, nous en lire les dialogues, nous en décrire les scènes en désignant des marques au sol : "Là, vous imaginez que la jeune fille entre..." D'autres pistes : filmer avec un téléphone portable, ou dans un ascenseur... La lassitude est perceptible sur le visage de Panahi, qui garde pourtant le sourire. Dehors, les manifestations continuent. On a coutume de dire que la fonction d'un film, c'est de nous donner des nouvelles de son réalisateur, et des nouvelles du monde. Ceci n’est pas un film est donc bien un film.
LA scène
Le générique de fin est éloquent. Des points de suspension remplacent les noms des collaborateurs du film, et des destinataires des remerciements. Car révéler l'identité des personnes concernées les mettrait en danger. "Ceci n'est pas un film" est dédié à tous les cinéastes iraniens.
En bref...
Ceci n’est pas un film (In Film Nist)– Sortie le 29 juin 2011
Semaine de la critique - Séance spéciale
Réalisé par Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmasb
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JD