Le cinéaste Laurent Cantet a confirmé hier, en tant que porte-parole du collectif des cinéastes pour les sans-papiers, que le film serait projeté dès aujourd’hui dans près de 500 salles en France : "Le film, d'une durée de trois minutes et demi, sera projeté dans les salles art et essai du circuit Afcae (Association française des cinémas d'art et d'essai), les gros circuits n'ayant pas encore répondu à notre demande, mais ça va peut-être se débloquer", a expliqué Laurent Cantet à l'AFP.
Le court-métrage reprend comme titre le slogan des sans-papiers "On bosse ici ! On vit ici ! On reste ici !", et donne la parole à différents sans-papiers (majoritairement africains), qui témoignent de leur quotidien fait d’emplois pénibles et mal payés, de fiches de salaires, de cotisations sociales, d’impôts payés, mais qui est aussi marqué par l’absence de permis de travail leur permettant de régulariser leur situation : "C'est la peur au ventre qui me fatigue plus que le travail", résume l'un d'eux.
Réalisé au début du mois de février par le collectif (qui regroupe 350 cinéastes) et autofinancé, ce film a pour objectif d’être "une caisse de résonance de la mobilisation des sans-papiers" : "Il s'agit de proposer un outil de débat avant les élections régionales alors que, et c'est une de nos déceptions, les politiques se sont très peu emparés de la chose et que le débat n'a pas pris, à cause d'une usure du sujet ou d'une peur à l'aborder", a expliqué Laurent Cantet. Le collectif qui regroupe notamment Agnès Jaoui, Isabelle Adjani, Tony Gatlif, Robert Guédiguian, Bertrand Tavernier ou encore Jacques Audiard et Tonie Marshall, a récemment mis en ligne un site internet officiel (www.collectifdescineastespourlessanspapiers.com).
Les sans-papiers ont lancé en octobre dernier un mouvement de grève et d'occupation de chantiers et d'entreprises d'intérim soutenu par onze associations et syndicats, dont la CGT qui les encadre.
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Camille Lamourette avec l’AFP