Alors que la 13e édition du festival Cinéma du Québec s'apprête à ouvrir ses portes (1), la Belle Province vient de perdre l'un de plus illustres réalisateurs : Gilles Carle est décédé à l'âge de 80 ans dans la nuit de vendredi à samedi. Né à Maniwaki en 1929, il fait les Beaux-Arts à Montréal avant d'intégrer l'Office National du Film. En 1965, son premier long métrage, La Vie heureuse de Leopold Z, l'impose comme un des chefs de file d'un cinéma québecois en plein essor. Impregné de l'esprit libertaire de l'époque (La vraie nature de Bernadette, 1972), il brosse à travers ses films un portrait de la société québecoise, sans refuser les échappées poétiques. En 1973, La Mort d'un bûcheron (présenté en compétition à Cannes), révèle Carole Laure, une de ses égéries. Volontiers expérimentateur (le film musical Fantastica 1980), il obtient un grand succès avec la saga Les Plouffe(1982), adaptation d'un classique de la littérature québecoise. Atteint de la maladie de Parkinson, il n'avait plus tourné depuis l'autoportrait Moi, j'me fais mon cinema en 1996. Le Premier Ministre Jean Charest a annoncé la tenue de funérailles nationales pour rendre hommage au pionnier Gilles Carle.
Julien Dokhan
(1) Cinéma du Québec à Paris, du 7 au 13 décembre au Forum des Images - Renseignements