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    Trois couples, six comédiens et des "Scènes de ménages"

    Rencontre avec les six comédiens de "Scènes de ménages", la nouvelle fiction de M6. Marion Game, Gérard Hernandez, Frédéric Bouraly, Varlérie Karsenti, Audrey Lamy et Loup- Denis Elion nous parlent de leurs expériences et de leurs personnages...

    AlloCiné Séries : Comment avez-vous débarqué dans cette aventure de "Scènes de ménages" ?

    Loup-Denis Elion : Le casting.

    Marion Game : Mon nom a dû être proposé par le directeur de casting parce que j'avais fait des programmes courts pour TF1. Je crois qu'il m'avait repéré là...

    Et vous avez eu envie tout de suite de vous engager ?

    Marion Game : Oui. Lorsque Alain [Kappauf, producteur] m'a parlé du projet, j'ai trouvé l'idée originale, ces trois couples ont des parcours évidemment très différents.

    Vous avez joué au théâtre, dans des fictions au cinéma et à la télévision, le programme court impose un autre rythme, comment avez-vous géré cette cadence ?

    Marion Game : Nous avons tourné très rapidement, en continuité, avec une seule caméra. C'est-à-dire pas le droit à l'erreur. C'est un vrai challenge et c'est ce qui donne cette vérité au projet. On n'a pas le temps de décrocher par des plans. On est tout le temps dedans.

    Frederic Bouraly : C'est très particulier parce qu'on en tourne dix, douze, quinze par jour. On apprend les textes, on tourne, on se change. Il est arrivé que le réalisateur dise "moteur !" et que l'on se regarde, avec Valérie,sans savoir de quel sketch il s'agissait.. Puis, à la première phrase, tout se réenclenche. C'est intense. Il y a une telle frénésie mêlée à une vraie liberté de jeu. Le producteur est un mec absoluement génial qui a dix mille idées à la seconde. On est porté par toute une équipe, qui nous aide. Artistiquement, nous vivons quelque chose de très fort ! Et puis, surtout, on se marre, tellement qu'on doit parfois refaire des prises.

    La rencontre avec vos partenaires, c'était le coup de foudre immédiat ?

    Marion Game : Nous nous connaissons depuis tellement longtemps. Gérard et moi, nous avons déjà sévi ensemble. Beaucoup au doublage à l'époque de Dallas, de Dynastie, ...

    Gérard Hernandez :... Amicalement vôtre ! Par contre, elle n'est pas venue faire de voix pour Les Schtroumpfs. Elle aurait pu, pour faire une sorcière.

    Frederic Bouraly : Nous nous connaissions déjà. On se croisait au théâtre. Et le jour du casting, ça a fait tilt tout de suite. Nous faisons partie de la même famille d'acteurs. La difficulté, et aussi son intérêt, de ce genre d'exercice, c'est que, peu importe l'énormité des situations, il faut toujours être sincère.

    Loup-Denis Elion : Je pense que si Audrey et moi avons été pris tous les deux, c'est parce que dès le casting nous avons sympathisé. Il y a eu une complicité immédiate. Sur le tournage, on s'éclate !

    Parlez-nous de vos personnages ?

    Marion Game : Raymond et Huguette sont deux vieux qui s'aiment mais qui ne se supportent plus. C'est très drôle parce que c'est plein de tendresse. Tout est bon pour s'envoyer des horreurs à la figure. Quelquefois, j'ai le dessus et parfois c'est lui. Au final , cela donne un humour macabre et décalé.

    Gérard Hernandez : Ils ont une complicité et ils détestent les autres, tous les autres, c'est leur point commun. De temps en temps, on les verra en compagnie d'autres personnages, notamment les enfants à Halloween.

    Frederic Bouraly : Liliane et José ont un fils de 23 ans, qui est parti de la maison. Ils se retrouvent donc tous les deux et Liliane a une sexualité qui s'est un peu réveillée...

    Valérie Karsenti : Elle est une maman qui développait, j'imagine, beaucoup d'amour et tout d'un coup, il y a ce vide. Elle se dit qu'il y a encore quelques belles années à vivre. Alors elle essaie de se faire jolie, d'embellir la vie. Elle est pleine de bonnes volontés et en face d'elle, il y a un mec...

    Frederic Bouraly : ...un peu pépère qui, de temps en temps, fait un effort. Il se réveille. Mais ça rate tout le temps !

    Valérie Karsenti : Il faut dire qu'elle a des idées à la con (rires) !

    Audrey Lamy : Marion et Cédric ont la trentaine mais se comportent un peu comme s'ils en avaient seize. Ils n'ont pas fini de grandir. Ils vivent ensemble depuis six mois, donc ils sont encore dans la découverte de l'un de l'autre et de la vie de couple, contrairement aux deux autres couples, qui se connaissent depuis pas mal de temps.

    Frederic Bouraly : Chacun y trouve son compte. Et l'humour n'est pas le même selon les couples. L'humour est beaucoup plus méchant et trash chez les vieux, qui, eux, n'ont plus d'inibitions. Ils ne se retiennent plus. Nous, on se retient encore un peu. Et les jeunes, ils ont d'autres problèmes. Le danger dans l'ecriture [il a écrit quelques-uns des sketches] pour les jeunes, c'est qu'il ne faut pas que les disputes aillent trop loin. Sinon on se dit qu'ils vont se séparer. Il faut donc trouver la limite.

    Est-ce que ces couples ont quelque chose d'exemplaire ? Sont-ils réalistes ?

    Gérard Hernandez : Je pense. Oui, il y a une assise réelle. Ce n'est pas qu'une caricature.

    Frederic Bouraly : Il faut être drôle donc on pousse un peu. Mais parfois, ça ressemble à des choses qui peuvent exister.

    Loup-Denis Elion : Pour mon personnage, on s'est beaucoup inspiré de moi.

    Vous faites donc appel à votre vécu ?

    Audrey Lamy et Loup-Denis Elion (ensemble) : oui !

    Audrey Lamy : Nous avons la chance sur ce programme court d'avoir une base très écrite, mais nous avons énormément de liberté. Ils sont très ouverts aux propositions. On a pris des petites choses qui nous parlent à nous. Et tout le monde se reconnaît dans les histoires de couples qui sont pleines de jalousie, lde mauvaise foi, de sale caractère...

    Marion Game : Je n'ai rien à voir avec Huguette. Je suis beaucoup plus charmante qu'elle. Plus légère qu'elle. Elle est hard (rires) !

    Valérie Karsenti : En tant que comédiens, ce qu'on apporte aujourd'hui dans cette série, c'est forcément des choses qu'on a grapillé à droite à gauche. Mais pour moi, c'est assez loin de la réalité, et tant mieux d'ailleurs ! Là, c'est assez pathétique mais il y a un bon fond, une volonté de se sortir de la médiocrité.

    Frederic Bouraly : Ce qui sauve ce couple, c'est qu'ils s'aiment. Mais ils sont très maladroits... comme dans la vie.

    N'avez-vous pas peur de la comparaison avec "Un gars, une fille" ?

    Frederic Bouraly : Les gens vont obligatoirement avoir le réflexe de comparer. Mais c'est différent, notamment parce que notre série s'intéresse à 3 couples différents. Mais bien sûr, on ne pourra pas passer à côté, en plus Audrey est la soeur d'Alexandra donc...

    Audrey Lamy : Et j'ai hésité à le faire à cause du risque de comparaison avec ma soeur. Tout ça m'angoissait mais le concept me plaisait.

    Loup-Denis Elion : Si l'on prend juste notre couple, la comparaison va être immédiate parce que l'on est dans la même tranche d'âge, avec les mêmes dynamiques : la vie de couple, les engueulades...

    Marion Game : Ce qu'ils faisaient était plus charmant, ils ne s'envoyaient pas des horreurs à la figure. On a certains épisodes très durs mais qui amènent le rire par l'excès, la truculence.

    L'image du couple a-t-elle évolué depuis dix ans ? Au nouveau de l'écriture et de ce qu'on peut dire sur un couple ?

    Loup-Denis Elion : Scènes de ménages est vraiment originale car elle est multi-générationnelle, ce qui était peut-être moins évident avec Un Gars, une Fille. Là, le couple est traité à trente ans, à quarante ans et plus. Le couple des séniors est génial. Je pense que les gens vont être surpris !

    Avez-vous une appréhension par rapport à l'heure de diffusion, face aux journaux de 20h et à "Plus belle la vie" ?

    Loup-Denis Elion : C'est normal d'avoir cette appréhension, on a envie que ça marche. On s'éclate tous les jours, on s'amuse...

    Frederic Bouraly : Oui, parce qu'on aime ce programme ! On s'est défoncé. Et le fait que ça passe à 20h10, ça fait flipper.

    Marion Game : Il y a un investissement humain, financier, etc. Donc il faut que ça marche.

    Valérie Karsenti : Je n'ai pas d'appréhension particulière et en plus j'y crois !

    En tant que téléspectateur, aimez-vous les séries ?

    Gérard Hernandez : Je ne regarde pas trop les fictions à la télévision. Je préfère les informations, les émissions politiques. J'ai regardé Kaamelott, on m'a offert les DVD. Et sur Canal +, j'ai regardé Hard et j'ai trouvé ça remarquable.

    Loup-Denis Elion : Je m'intéresse beaucoup à ce que l'on fait en France parce que je fais partie d'un groupe d'humoristes et nous essayons de développer des programmes courts, notamment sur Internet. Je regarde donc ce qui se fait. Je suis fan de Kaamelott, j'aime beaucoup Caméra Café et Un Gars, une Fille. Et je regarde aussi beaucoup de séries américaines.

    Marion Game : Je ne peux pas regarder une série américaine. J'ai l'impression d'être au bureau. J'ai doublé plein de guests dans Cold Case ! Je regarde un peu plus les fictions françaises mais je décroche très vite quand ce n'est pas bon. A la télé, je préfère les émissions de société, les débats.

    Valérie Karsenti, vous également joué dans "Reporters" diffusée sur Canal +, que pensez-vous de l'état de la création française ?

    Valérie Karsenti : J'ai participé à deux projets pour Canal : Engrenages et Reporters, j'ai adoré travailler avec eux. L'écriture est d'un très bon niveau. J'ai découvert Les Soprano, je trouve ça extraordinaire. J'adore Damages. Mais, entre le théâtre et mes deux enfants, je n'ai pas le temps de regarder des séries. Quand on me parle d'une série, comme je suis intéressée par le travail, je regarde. Et en général, on me conseille de très bonnes choses alors je me régale. J'ai regardé Les Oubliées parce qu'il y avait Gamblin. En France, on n'a pas autant d'argent injecté dans la production et on a - ou avait - beaucoup de tabous par rapport à l'écriture. Mais je crois que c'est en train de se débloquer. Dernièrement, j'ai lu une prochaine série écrite pour Canal, qui est très bien. Je garde espoir.

    Propos recueillis par Claire Varin le 1er octobre à Neuilly

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