AlloCiné : Alors, heureux d'être de retour ?
Daniel Radcliffe : Je suis vraiment ravi de revenir à Poudlard. Mais en réalité, nous avons repris le boulot depuis plusieurs semaines, toujours avec David Yates à la réalisation. Et nous avons une très bonne relation professionnelle. C'est également quelqu'un de très sympa. Ce qui m'a vraiment plu durant ces premières semaines, c'est que je me suis retrouvé seul avec Michael Gambon pour toutes les scènes où Harry et Dumbledore sont seuls. Et c'est quelqu'un de très intéressant, de fascinant : nous avons parlé pilotage, histoire... Fascinant.
Quel est l'état d'esprit de Harry dans ce sixième film ?
Dans ce sixième film, Harry est bien plus organisé, concentré sur sa tâche. Il parle depuis cinq ans d'affronter Voldemort, mais là, c'est la première fois que lui et Dumbledore passent concrètement à l'action. Harry se voit comme le meilleur soldat de Dumbledore dans cette guerre, et il veut l'aider à accomplir cette mission.
Avez-vous tourné LA scène finale, avec Dumbledore et Drago ?
Je crois qu'on tournera cette scène dans quelques semaines. Je n'y pense pas vraiment... Ce sera intéressant, je pense. Je ne sais pas trop à quoi m'attendre, car habituellement, les scènes les plus fortes d'un film, les plus épiques, ne sont pas forcément les plus impressionnantes vécues sur le plateau. Après, notre travail est de livrer la meilleure performance possible, mais je ne sais pas vraiment comment nous allons vivre cette scène. Il y aura sans doute une atmosphère un peu spéciale ce jour-là...
Et la scène du baiser avec Ginny ?
C'était étrange. Quand Katie Leung est arrivée sur Harry Potter et la coupe de feu, c'était pour jouer Cho, la première amoureuse de Harry. On le savait, donc il n'y avait pas de soucis. Par contre Bonnie Wright, je l'ai connue à 9 ans ! C'était donc très étrange, maintenant qu'elle a 17 ans... Mais ça s'est bien passé au final.
Parle-nous de la petite nouvelle, Jessie Cave...
Jessie est géniale en Lavande ! Elle est vraiment très drôle ! C'est loin d'être évident, car c'est un rôle qui ne fonctionne que si vous êtes totalement dedans. Et elle y va totalement à chaque prise. C'est le personnage qui apporte un peu de légèreté au film, car la relation de Harry et Ginny est plus compliquée.
As-tu senti un changement dans l'interprétation d'Alan Rickman maintenant que la saga est achevée et qu'on en sait plus sur Rogue ?
Je crois qu'il est possible qu'Alan Rickman ait su des choses du passé de Rogue avant la sortie du livre. Il a des informations directement de J.K. Rowling, qui lui dit ce qu'il a besoin de savoir. Je n'ai pas encore tourné avec Alan sur ce sixième film, mais je crois qu'il sait tout du personnage depuis le début et qu'il ne changera donc pas forcément sa façon de l'aborder...
Et qu'as-tu pensé du septième roman ?
J'ai beaucoup aimé ! Je survis et je bats le méchant... C'est la meilleure fin dont on puisse rêver ! (Rires) Plus sérieusement, c'était assez étrange, car j'ai fini le roman en me rendant sur le tournage du sixième film pour la première fois. C'était très étrange... J'ai trouvé ça très émouvant : pas seulement à cause de l'histoire, mais aussi parce que c'était vraiment la fin, la fin de quelque chose. Je découvrais où je devais emmener ce personnage.
Que ressent-on quand on se voit si jeune dans les premiers films ?
J'avais oublié à quel point j'étais jeune ! Ca me posait problème de me revoir quand j'avais 13 ans. Mais aujourd'hui, je trouve ça étrange et émouvant de me voir si jeune dans le premier. C'est étrange car il n'y a pas beaucoup de franchises où l'on suit un personnage sur 6 ou 7 films, en le voyant grandir. Mais en même temps, c'est la perception du public, pas la mienne, car je ne me suis pas vu "grandir à l'écran". Je me suis vu grandir dans la vraie vie. Ce sera vraiment étrange de montrer les films à mes enfants par contre... Ca me le fait quand je vois des photos de mon père enfant : c'est très bizarre de voir ses parents si jeunes. Donc la saga Harry Potter, ce sera un bon moyen de faire peur à mes enfants !
Quels acteurs t'ont le plus apporté sur ces films ?
Michael Gambon, Gary Oldman et Imelda Staunton. C'est une liste non exhaustive bien sûr ! (Rires) Michael est merveilleux car il ne se prend jamais au sérieux. Il est très détendu, mais dès qu'il entend action, il est dedans, à la seconde. Imelda est impressionnante par le nombre de variations qu'elle peut offrir, et la façon dont elle arrive à faire passer toute l'histoire d'un personnage dans la moindre petite scène. Elle a cette capacité à instiller des éléments très importants dans ses scènes. Quant à Gary Oldman, c'est un acteur phénoménal qui m'a appris combien on pouvait s'immerger dans un personnage. Ses rôles sont toujours incroyables...
Et qu'as-tu appris de ton expérience théâtrale ?
Pas sur Harry Potter directement, mais je pense que vos expériences en tant qu'acteur ont forcément un impact sur votre travail. Sur Eqqus, j'ai appris à maintenir un haut niveau de concentration sur une durée assez longue, en faisant abstraction de ce qui arrive autour. Au théâtre, il vous arrive plein de choses : une fois, j'ai failli tomber de la scène ! Le théâtre vous apprend à rester concentré et à rester dans la scène, quoi qu'il arrive. Eqqus m'a appris ça, et c'est utile sur une production énorme comme Harry Potter où il y a tellement de choses à faire... comme cette interview ! Je sais désormais me reconcentrer rapidement quand je dois tourner.