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    "Chronique d'un scandale" : 5 questions à Richard Eyre

    Rencontre avec Richard Eyre, réalisateur de l'inquiétant "Chroniques d'un scandale", en salles ce 28 février...

    AlloCiné : Comment êtes-vous parvenu à rendre la relation entre Sheba (Blanchett) et Barbara (Judi Dench) aussi crédible ?

    Richard Eyre : Vous savez, tout est dans l'art du détail, de la phrase qu'un personnage va dire à l'autre, de son comportement. Un simple mouvement, un regard. La crédibilité vient de l'accumulation de tous ces petits détails. Avant que nous ne commencions à tourner le film, j'ai passé beaucoup de temps avec chacun des acteurs à parler et à répéter afin de rendre compte de la complexité des relations entre personnages.

    Avez-vous toujours eu en tête d'attribuer les rôles à Cate Blanchett et Judi Dench ?

    Je connaissais très bien Judi pour avoir régulièrement travaillé avec elle. Et j'ai tout de suite pensé que Cate serait parfaite pour le rôle de Sheba. Elles avaient toutes les deux joué dans Terre Neuve, sans toutefois avoir de scènes communes. J'ai toujours pensé qu'elles se complèteraient idéalement. Elles sont bonnes actrices, car elles ont une réelle intelligence et une grande sensibilité. Et pour cette raison, ma tâche était simplifiée, même si elle restait difficile. Pour ma part, je reste convaincu que le film n'aurait pas pu se faire sans Judi Dench.

    Parlez-nous de votre collaboration avec Judi Dench...

    Notre première rencontre remonte au début des années 60, je venais d'écrire une pièce de théâtre. J'aurais aimé lui donner un rôle, mais finalement elle n'a pas joué dans la pièce. J'ai par la suite travaillé avec elle sur d'autres pièces de théâtre. Elle est devenue au fil des années une amie très proche.

    Pour vous quelle est la principale différence entre la mise en scène de théâtre et la réalisation de films ?

    C'est le processus qui est radicalement différent. Au théâtre, j'aime être avec les acteurs dans une salle de répétition, j'aime l'intimité et le sentiment que la pièce grandit au fur et à mesure des répétitions. Le cinéma est un espace beaucoup plus ouvert. Des personnes d'horizons très différents sont impliquées dans la fabrication d'un film. Et ce sont des aspects qui me plaisent aussi. La principale différence, c'est qu'il n'y a qu'un seul point de vue possible au théâtre, celui du public. Tandis qu'au cinéma, vous pouvez jouer avec les points de vue. Le réalisateur de cinéma a à sa disposition une batterie de moyens plus large: le son, la musique, la photographie. Le théâtre est plus simple, et probablement plus poétique. Dans la mesure où rien n'est réel, tout est imité, le public est obligé de jouer avec son imagination. Au cinéma, l'acteur est dans une pièce réelle, il évolue dans un décor réel, l'interprétation est plus littérale. Du point de vue d'un réalisateur, théâtre et cinéma ont donc leur vertus...

    Quel est votre sentiment par rapport à toutes ces actrices de cinéma qui font leur premiers pas sur les planches ?

    Tant qu'ils sont bons, cela ne me dérange pas ! Certains sont excellents, c'est le cas par exemple de Kathleen Turner ! Non, tant qu'ils sont bons, cela ne me pose aucun problème.

    Propos recueillis à Paris le 27 férvier 2007 par Jodie Miller et Gregory Smith

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