M6 mise de plus en plus sur les séries inédites. Et ça lui réussit ! Après le succès de Nip/Tuck le vendredi soir, voici que Les 4400 enregistre également un démarrage en trombe côté audiences.
La diffusion mercredi dernier des 2 premiers épisodes a véritablement conquis les téléspectateurs français. Avec plus de 6,2 millions de personnes branchées sur M6 pour le lancement de la série, soit 24,4% de part de marché, la sixième chaîne s'est placée en tête des audiences de la soirée, laissant loin derrière France 2, et surtout TF1 où la pauvre Evelyne Thomas n'a réussi à intéresser que 4,8 millions de spectateurs pour sa nouvelle émission. Mais la cerise sur le gâteau, c'est que Les 4400 a aussi permis à M6 de réaliser un record d'audience historique.
Comme quoi programmer des séries en prime-time, ça marche ! Espérons que l'ensemble des chaînes françaises suivra ce bel exemple ! Un bémol à signaler toutefois : pour diffuser la série en début de soirée, M6 s'est crue obligée d'effectuer quelques coupes dans le scénario, notamment lors de la scène finale du pilote jugée trop violente. Espérons que cela ne devienne pas une habitude.
Diffusée (dans sa version intégrale) l'été dernier aux Etats-Unis, cette série d'un nouveau genre produite par Francis Ford Coppola et René Echeverria (Dark Angel, Star Trek) avait également enregistré des records d'audiences aux Etats-Unis. Le premier épisode programmé sur USA Network en juillet 2004 avait ainsi rassemblé 7,4 millions de téléspectateurs, soit le plus gros score jamais réalisé pour un pilote de série sur une chaîne du câble US.
Il faut dire que le créateur des 4400, Scott Peters, a été plutôt malin sur ce coup-là ! Je m'explique : si on décortique un peu la série, on s'aperçoit que l'on y trouve à la fois des thèmes très classiques de la SF, une enquête policière et scientifique, mais aussi une dimension plus dramatique et intimiste. En clair, un mélange des genres idéal pour fédérer un public très large et hétéroclite !
Les 4400, c'est tout d'abord l'histoire de milliers de personnes qui réapparaissent sur Terre dans des circonstances mystérieuses. Avec ce côté "histoire de revenants un peu bizarres", on touche à l'aspect fantastique, intrigant, et même un peu inquiétant du scénario. Donc les amateurs du genre, de sensations fortes et les curieux en général (tranches de téléspectateurs plutôt jeunes et masculins) ont de quoi être ravi. Par qui ces gens ont-ils été enlevés ? Pourquoi ? Que leur est-il arrivé durant tout ce temps ? Bref, on se croirait revenu au bon vieux temps de X-Files et de la conspiration extra-terrestre !
Mais Les 4400, c'est aussi l'histoire de personnes qui sont "parties" un beau jour et qui soudain reviennent alors que l'on ne les attendait plus. En abordant cette thématique beaucoup plus douloureuse des personnes disparues, on atteint une dimension beaucoup plus émotionnelle, qui va forcément toucher une catégorie des téléspectateurs plus large (notamment les femmes et les personnes un peu plus âgées). Les 4400 ne sont pas seulement des curiosités scientifiques, ce sont aussi des hommes, des femmes, des enfants qui avaient une histoire propre, une famille parfois, avant de disparaître, et qui vont devoir se reconstruire une vie après leur retour alors que souvent tout a changé autour d'eux.
Série fantastique très bien ficelée, Les 4400 est donc également une jolie réflexion autour du thème de l'absence et du temps qui passe. Souhaitons-nous vraiment que ceux qui ont disparu reviennent ? Bien sûr, on les a aimés et il nous manque, mais dans le fond sommes-nous vraiment prêt à les voir réintégrer nos vies ? Avons-nous toujours de la place pour eux ? Après tout ce temps, on a changé, eux aussi, sommes-nous toujours capable de vivre ensemble malgré ces différences ? Pour un peu, on se dirait presque que cette série ferait un bien intéressant sujet de philo pour le bac !
La suite des aventures des 4400 sera diffusée sur M6 toujours en prime-time les mercredi 9 et 16 février. Eh oui, la première saison de la série ne compte que six malheureux petits épisodes ! Comme dirait Calimero, c'est vraiment trop injuste ! C'est même carrément frustrant ! Mais créer le manque pour susciter le désir, c'est aussi ça la recette du succès !
Delphine