AlloCiné : Comment résumeriez-vous "L'Antidote" ?
Vincent de Brus : L'Antidote, c'est l'histoire d'un grand capitaine d'industrie français, joué par Christian Clavier, un maître du monde dont le pouvoir est totalement établi sur une sorte de charisme personnel : c'est le genre de type qui rentre dans une salle où trois mille personnes veulent le débarquer de son boulot, et qui va ressortir une demi-heure plus tard sous les applaudissements. Mais un jour, tout ce charisme disparaît à la suite d'un traumatisme enfantin qui remonte à la surface. Il se met à transpirer, à sentir fort, à bafouiller... Il y a donc pour lui un risque énorme car à la moindre rumeur sur ce problèmes, le cours de sa société s'effondre et c'est la fin. Son psychiatre, interprété par Thierry Lhermitte, lui conseille donc de trouver son antidote. Et cet antidote, c'est Jacques Villeret.
Tout tourne donc autour du tandem Clavier / Villeret...
Le couple de comédie qui s'établit dès le départ du film joue sur le principe un dominant / un dominé, un malin / un naïf, un roublard / une victime. Et la combinaison qui permet un retournement de situation avec ces deux types de personnages fonctionne très bien avec ces deux grands acteurs que sont Christian Clavier et Jacques Villeret.
Et puis cadeau bonus, le couple n'avait jamais existé à l'écran : c'est donc la première fois que l'on va voir un duo et un ping-pong permanent entre Christian Clavier et Jacques Villeret.
C'est une première pour eux mais on sent tout de même une vraie complicité...
Complètement. Ils sont tous deux extrêmement attentifs et extrêmement "dociles" par rapport à ce que je souhaite pour le film, mais en même temps le rebond et la complicité entre eux sont extraordinaires. Quasiment à toutes les fins de prise, on a du dialogue additionnel qui s'établit sur le fait que l'un dit une connerie et l'autre rebondit instantanément. Et ce qui est très fort, c'est que c'est toujours dans la situation : c'est toujours quelque chose qu'on pourrait garder au montage. Donc le film va faire 4h30... (Rires)
Propos recueillis sur le tournage par Clément Cuyer en août 2004