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    "Gorge profonde" de retour aux USA

    33 ans après sa sortie aux Etats-Unis, "Gorge profonde", classique du porno US des années 70, est de nouveau programmé dans certaines salles américaines. Retour sur un film-scandale.

    C'est à l'occasion de la sortie américaine de Inside Deep throat, documentaire signé Fenton Bailey et Randy Barbato, que la société Arrow Productions, détentrice des droits de Gorge profonde, a décidé la reprise de ce classique du cinéma porno dans certaines salles américaines le vendredi 18 février. Ayant la réputation d'être le film le plus rentable de tous les temps, Gorge profonde a été tourné en six jours par Gerard Damiano, un ancien coiffeur new-yorkais, avec un budget de 25 000 dollars. L'intrigue en est fantaisiste : Linda, une jeune femme, découvre que son clitoris est anormalement situé dans sa gorge. De ce postulat découle toute une série de tribulations très "polissonnes".

    Porté aux nues par le New York Times

    Sa sortie en salles le 11 juin 1972 au World Theater de New York provoqua une véritable polémique, le film étant qualifié d'obscène par l'Etat de New York et faisant l'objet d'une interdiction dans 22 Etats. Dix copies furent classées X, tandis que cinq copies furent édulcorées pour être vues par des adolescents de moins de 17 ans accompagnés d'un adulte. Le New York Times porta le long métrage aux nues et en fit un phénomène de société. Résultat : après 33 ans d'exploitation, cette oeuvre s'incrivant dans une époque post-Woodstock de libération des moeurs généra près de 600 millions de dollars de recettes à travers le monde. Le titre Gorge profonde sera par ailleurs utilisé par les deux journalistes du Washington Post, Bob Woodward et Carl Bernstein, pour désigner leur source mystérieuse dans le scandale du Watergate qui conduira à la démission du président Richard Nixon.

    Désavoué par son actrice Linda Lovelace

    C'est avec l'accord de Michel Guy, Ministre de la Culture de l'époque, que Gorge profonde bénéficiera d'une exploitation en France le 27 août 1975. Le film sera par la suite désavoué par son actrice principale Linda Lovelace, qui écrira dans son autobiographie Ordeal que son manager et ancien mari, Chuck Traynor, l'avait forcée sous la menace d'un revolver à exécuter certaines scènes. Quant au documentaire Inside Deep throat, il ne dispose pas encore de distributeur en France, mais au vu du succès remporté aux Festivals de Sundance et de Berlin où il a été présenté, cela ne saurait tarder.

    Guillaume Martin avec AFP

    Découvrez la bande-annonce de "Inside Deep throat" (Format : Quicktime, Windows Media Player)

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