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    "Closer" : rencontre avec Natalie Portman

    AlloCiné a rencontré l'actrice Natalie Portman à l'occasion de la sortie, ce mercredi 19 janvier, du sulfureux "Closer, entre adultes consentants". Elle y joue une troublante strip-teaseuse. Chaud...

    La petite fille de Léon a bien grandi. Aujourd'hui, Natalie Portman a 23 ans et incarne une strip-teaseuse dans le sulfureux Closer, entre adultes consentants, en salles ce mercredi 19 janvier. Aux côtés de Jude Law, Julia Roberts et Clive Owen, elle participe à un rectangle amoureux qui aborde l'amour et le sexe sans concessions. AlloCiné a eu le privilège de rencontrer l'actrice à Paris. L'occasion d'évoquer avec elle un rôle qui vous marque une carrière, mais également la chance de la voir parler de Luc Besson, Mike Nichols en encore de Star wars : épisode 3 - La Revanche des Sith, dont elle vient de terminer le tournage. Rencontre...

    Alice, votre personnage dans "Closer, entre adultes consentants", apparaît comme le plus pur et honnête du film. Mais il possède toujours une zone d'ombre...

    Natalie Portman : Je pense que c'est l'une des choses les plus intéressantes du script de Patrick Marber, l'auteur de la pièce d'origine qui a inspiré le film. Vous avez toujours l'impression qu'Alice est la plus honnête des personnages, celle à qui vous pouvez vraiment faire confiance. Elle est un peu une victime, mais vous ne pouvez pas vous empêcher d'avoir un doute jusqu'à la fin... C'est passionnant, et ce doute s'applique finalement à tous les personnages. Vous devez sans cesse vous questionner, changer vos perspectives : qui détient la vérité ? Qui ment ? Quelle importance ont ces vérités et quelle importance ont ces mensonges ? Alice est-elle la plus grande menteuse de tous les temps ? Vos perceptions morales changent tout au long du récit...

    Dans le film, l'amour est quelque chose qui permet tout, aussi répréhensibles soient les actions commises par les personnages. Comme si l'amour était une excuse...

    C'est l'un des thèmes majeurs du film. Je pense que mon personnage dans le film se démarque de cette attitude. Alice est très différente des autres dans ce sens. Les trois personnages qu'elle côtoie sont plutôt du genre : "L'amour me guide. Je ne prends aucune décision dans ma vie. A chaque fois, l'amour viendra à mon secours et agira comme une excuse." Alors qu'Alice, elle, dit : "Non, vous devez faire des choix. Vous devez prendre vos responsabilités." Alice écrit sa propre histoire. Quand elle dit de prendre ses responsabilités, elle montre qu'elle est quelqu'un d'actif. Elle guide sa vie, elle ne veut pas qu'on la guide pour elle.

    Vous incarnez une strip-teaseuse et pratiquez le pole-dancing (ndlr : danse autour d'une barre en fer). Avez-vous suivi une préparation spécifique ?

    (sourire) Oui, j'ai pris des leçons de pole-dancing ! Et c'est franchement plus compliqué que ce que j'imaginais ! (rires) J'ai vraiment beaucoup de respect pour les femmes qui font ce métier, ça demande un mélange de force et de grâce. Vous ne vous rendez pas compte du travail que cela demande de la part de ces femmes, parce que quand vous les regardez dans ces endroits, vous trouvez leur show sexy et vous êtes carrément... excité ! (rires) Mais ça demande énormément de boulot, c'est incroyable. Je me suis rendu dans un club de strip-tease new-yorkais afin de m'imprégner de l'atmosphère de ce lieu très particulier, de ressentir ce que les femmes qui y travaillent peuvent ressentir.

    En tant que femme, justement, quel est votre regard sur ce genre d'endroits et sur la vie d'une strip-teaseuse ?

    C'est intéressant. J'ai été très surprise en me rendant dans ce genre d'endroit, ça a complètement changé ma perception des choses. Dans un premier temps, il m'a été très difficile de distinguer ce qui différencie le strip-tease en club d'une autre performance live du même genre. Parce que ça peut ne pas paraître très différent d'une danse sur scène, au théâtre. Il y a beaucoup de nudité au théâtre, en danse moderne par exemple. C'était donc difficile pour moi de faire la distinction. Et dans un deuxième temps, en discutant avec toutes ces filles, on s'aperçoit que certaines font ça car elles adorent leur métier, et que d'autres, la plupart, le font parce que c'est le choix le plus facile pour gagner de l'argent... Il y avait des femmes qui, auparavant, travaillaient 20 heures par jour comme des acharnées et rentraient chez elle avec quasiment rien en poche pour élever leurs enfants. Et tout d'un coup, en faisant du strip-tease, en étant déshabillées quelques heures, deux nuits par semaine, elles se rendent compte qu'elles peuvent gagner beaucoup plus d'argent. Ca change beaucoup de choses et ça vous montre la manière étrange qu'à le monde de tourner. C'est un univers très étrange.

    Avec "Closer, entre adultes consentants", vous retrouvez le réalisateur Mike Nichols, qui vous avait dirigé sur scène dans "La Mouette" d'Anton Tchékhov... Comment avez-vous vécu ces deux expériences ?

    Travailler avec lui, que cela soit sur scène ou pour un film, c'est merveilleux. C'est quelqu'un de si intelligent, de si drôle, de si curieux, qui aime tellement la vie et le monde qui l'entoure... Il s'intéresse à tellement de choses que ça en devient contagieux. Il est vraiment curieux de tout, c'est très enrichissant pour ceux qui travaillent avec lui. Mais en terme de différence à proprement parler entre la scène et un film, c'est toujours pareil, que cela soit avec Mike Nichols ou avec un autre réalisateur. Quand vous jouez une pièce, la performance d'acteur est dictée par la répétition de scènes... Vous jouez, vous jouez, et vous avez la possibilité de rajouter de nouvelles choses au fur et à mesure. Mais sur un film, vous avez un jour, tout au plus, pour une scène, puis vous passez à autre chose, jamais vous ne pouvez faire marche arrière. Ca demande un maximum de préparation pour le moment T. Je pense que pour un film, on se met beaucoup plus au service de la mise en scène, c'est plus structuré et on doit vraiment être concentré au maximum sur la direction d'acteurs. Alors qu'au théâtre, on explore, on tente des choses, on peut improviser...

    Considérez-vous Mike Nichols comme une sorte de mentor ? Quelle place occupe-t-il par rapport à Luc Besson ?

    Luc est quelqu'un d'extraordinaire. Il est un peu mon "père créatif", car c'est lui qui a donné naissance à ma carrière, qui m'a donné une opportunité incroyable avec Léon. Il a été comme un guide avec moi, lui qui possède une vision si particulière, qui vous fait comprendre de manière si pointue ce qu'il attend de vous. C'est un homme avec lequel la communication est d'une clarté incroyable, il est très honnête, très direct. Mais Mike, c'est... c'est autre chose (rires). Pour un film, il vous invite à dîner deux fois par semaine pour vous montrer tous les films que vous devez voir, vous donner tous les livres que vous devez lire ! Une préparation psychologique intense ! (rires) Il vous modèle un univers spécifique. Il est peu comme un père pour moi. Quand je pense au père idéal, je pense à Mike, il fait vraiment partie de moi-même.

    Impossible de vous quittez sans évoquer "Star Wars : Episode 3 - La Revanche des Sith", dont vous venez de terminer le tournage. A quoi doit-on s'attendre ?

    (sourire) Je n'ai pas encore vu le film, donc il est un peu difficile pour moi de m'exprimer. Et puis lorsque l'on tourne devant des écrans bleus, comme on le fait pour la saga Star Wars, on ne voit pas grand-chose du film. Ce que je peux vous dire, c'est qu'on a beaucoup travaillé sur ce dernier volet, deux ans durant, et qu'il y a des scènes de batailles extraordinaires mettant en scène Hayden Christensen. C'est un film très sombre, très excitant. Rendez-vous en mai... (rires)

    Propos recueillis par Clément Cuyer et Yoann Sardet le 17 décembre 2004

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