AlloCiné : Tu étais au coeur de la frénésie cannoise avec "Troie". Maintenant "Benjamin Gates et le trésor des templiers" : en tant qu'Européenne, comment vis-tu cette 'promotion à l'américaine' ?
Diane Kruger : Je préfère faire ça en Europe parce qu'on a plus de temps avec les journalistes. Aux Etats-Unis, on a vraiment cinq minutes avec chaque personne et quelque chose comme trente-six interviews dans la journée, donc du coup ce sont tout le temps les mêmes questions. Ce qui est normal car en cinq minutes on pose les questions essentielles... C'est assez difficile et fatigant comme exercice, d'autant qu'on voyage beaucoup avec pas mal de décalages horaires. Mais en même temps, je suis ravie de pouvoir faire ça parce que ça veut dire que j'ai un rôle conséquent dans le film et je suis toujours très fière des films que je fais.
"Benjamin Gates et le trésor des templiers" est un vrai hommage à l'histoire américaine. En tant qu'Européenne encore une fois, te sentais-tu aussi émue que le reste de l'équipe face à ces monuments ou à la Déclaration d'Indépendance ?
Déjà, j'ai adoré les endroits où nous avons tourné ! Philadelphie, New York, Washington : ça m'a fait rêver. De tourner devant la Cloche de la Liberté ou la Maison-Blanche, c'était très impressionnant. Et ça m'a beaucoup aidé à construire mon personnage d'historienne. Evidemment, j'ai lu beaucoup de livres d'Histoire américaine avant de commencer le tournage, mais j'ai surtout pu voir la vraie Déclaration d'Indépendance lors d'une visite privée organisée pour l'équipe du film ! J'étais vraiment émue car c'est un document qui a été signé par les premières personnes arrivées aux Etats-Unis, c'est à dire un peu "nous" quelque part. C'est un peu notre histoire aussi. Je trouve fascinant ce qu'ils sont devenus et ont réussi à faire en trois cents ans. Et puis j'ai habité cinq ans à New York, donc je me sens quand même très proche des Etats-Unis.
Tu t'es lancée dans le métier de comédienne il y a à peine trois ans... Quand tu prends un peu de recul et que tu te dis que tu en es déjà à monter les marches pour "Troie" ou à donner la réplique à Nicolas Cage, qu'est-ce que tu ressens ?
C'est vraiment bizarre comme sensation. Pendant le casting de Benjamin Gates et le trésor des Templiers, je n'arrivais même pas à le regarder dans les yeux... Je me rappelle il y a trois ans sur les Champs-Elysées, je regardais Adaptation au cinéma et me voici aujourd'hui à faire une interview pour défendre un film avec Nicolas Cage. Jamais je n'aurais pu imaginer ça ! (...) En regardant sa filmographie, j'ai toujours pensé qu'il serait un peu excentrique. Effectivement, il est vraiment "unique". Il vit dans son univers à lui et c'est quelqu'un de très libre dans son travail car il n'a jamais pris aucun cours d'art dramatique : du coup, il n'a aucune méthode et aucune inhibition. Je trouve ça fascinant à regarder. Il va observer quelqu'un au travail sur le plateau par exemple et apprécier la façon qu'il a de toucher un objet, et si ça peut étoffer son personnage il va tout de suite l'incorporer. J'ai appris énormément de choses avec lui.
Propos recueillis par Yoann Sardet