C’est LA série évènement de ce début d’année. Dès sa mise en ligne, Adolescence a conquis les abonnés aussi bien grâce à son histoire forte et son avertissement quant à l’éducation des hommes et des garçons face à la masculinité toxique, mais aussi grâce à son dispositif.
Les quatre épisodes de la mini-série britannique ont été tournés en temps réel et en plan-séquence, c’est-à-dire que la caméra ne s’est jamais arrêtée de tourner et qu’il n’y a aucun montage. Une prouesse tant du point de vue technique que du côté des acteurs qui n’avaient pas le droit à l’erreur.
Une équipe déjà rodée
Il faut tout d’abord rappeler qui se trouve derrière Adolescence. Face caméra, on reconnaît Stephen Graham dans le rôle du père de Jamie (Owen Cooper), ce garçon de 13 ans arrêté pour le meurtre à coups de couteau d’une de ses camarades de classe. Mais Graham ne se contente pas d’apparaître face à la caméra. Il est aussi le co-créateur de la série avec Jack Thorne.
Et à la réalisation, il retrouve Philip Barantini qui l’a déjà dirigé dans le film The Chef qui avait déjà fait parler de lui lors de sa sortie, justement à cause de son même dispositif puisqu’il a également été tourné en plan séquence. Ensemble, ils ont décidé de filmer chaque épisode de la série entièrement en une seule prise, y compris des séquences incroyablement ambitieuses.

Un défi technique
Par exemple, le deuxième épisode qui se déroule au lycée fait appel à des centaines d’adolescents figurants. Et l’épisode se conclut sur une forme d’apothéose avec un plan aérien filmé depuis un drone et qui finit par un gros plan sur le visage fermé de Stephen Graham.
Netflix dévoile d’ailleurs les coulisses de cette scène à la fois puissante émotionnellement et exigeante techniquement dans un making-of et en voici un extrait :
Cette dernière prise de vue par drone met en scène 320 adolescents jouant des écoliers et 50 adultes jouant des enseignants, des promeneurs et des parents. Le diffuseur explique sur un long thread X (ex-Twitter ) :
"Le directeur de la photographie porte la caméra et suit une élève jusqu'aux feux tricolores, en plan large, à la sortie des cours. Avant qu'elle ne traverse la rue, une équipe fixe la caméra à un drone, qui survole ensuite les lieux du crime sur une distance de 500 mètres. C'est là que le cadreur et l'équipe de machinistes capturent la caméra en douceur et enchaînent avec un plan rapproché de Stephen Graham. Facile. Enfin, en théorie."
Les coulisses dévoilées sur Twitter
La plateforme joue d’ailleurs à fond le jeu de la transparence et a publié un long thread sur X (ex-Twitter), répondant à de nombreuses questions que se posent les abonnés.
Dans le fil de discussion, le streamer confirme qu'il n'y a pas eu de coupures dans les épisodes, avant de révéler que chaque épisode a été filmé plusieurs fois. Le plan initial étant de filmer chaque épisode intégralement 10 fois – une fois le matin, une fois l'après-midi.
Mais après plusieurs tentatives qui ont échoué, certains épisodes ont été tournés bien plus que 10 fois. On apprend ainsi que l’épisode 4 qui a été sélectionné pour la diffusion correspond à la 16ème prise !

Des astuces quasi invisibles
Les acteurs répétaient les épisodes à l'avance avec une chorégraphie stricte, afin de s'assurer que l'équipe puisse toujours être hors champ lorsque la caméra bougeait.
Cependant, le thread sur X révèle que parfois, il était nécessaire que "certains membres de l'équipe restent dans le champ", et que "dans ces cas-là, ils étaient habillés en costume pour pouvoir se fondre dans le spectacle et servir de figurants dans le plan".
Mais malgré l’intensité et l’exigence de ce travail d’équipe, le tournage s’est déroulé sur "seulement" cinq jours. Un temps relativement court à mettre en perspective avec les nombreuses répétitions qui ont permis cette parfaite chorégraphie !