"C'était un frère" : quand Michel Galabru très ému réagissait à la mort de l'un des plus grands comiques français
Corentin Palanchini
Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

Le lendemain de la mort du comique Louis de Funès, son ami et camarade des "Gendarmes" Michel Galabru était invité à s'exprimer, visiblement très ému. Une séquence très touchante.

Le 27 janvier 1983, les médias annoncent la mort de l'acteur Louis de Funès, l'un des comiques français les plus populaires des années 60 et 70. Bien qu'on le sache affaibli physiquement, sa mort à seulement 68 ans d'un infarctus touche le pays en plein cœur.

L'émouvante réaction de Michel Galabru (Gerber)

FR3

Ce jour-là, son ami Michel Galabru, avec lequel il a tourné Le Gendarme de Saint-Tropez et ses cinq suites est au théâtre et apprend la nouvelle en sortant de scène. Il vient de commencer à jouer sur les planches la comédie "boulevardière" L'Entourloupe d'Alain Reynaud-Fourton, mise en scène par Michel Modo (Berlicot des Gendarmes).

Le plateau de FR3 Rennes lui permet de prendre la parole dès le lendemain à la télévision, et sa réaction très touchante marque le public :

"Vous savez, quand la mort vous frappe, chacun connait cette sensation, ça fout un coup très dur. C'était plus qu'un partenaire, c'était un homme qui était très, très gentil avec moi, c'était un frère, ça a été un frère pour moi. Il a été tellement gentils pour moi..."

Quand un comique national meurt, il y a une époque qui s'achève.

"Il avait un sens du comique assez extraordinaire, on ne devient pas le comique national comme ça, c'était notre premier comique. Il y en a toujours eu un, avant c'était Fernandel, avant c'était Bach et Dranem. Chaque époque a été marquée par un comique, c'est très curieux, d'ailleurs. Quand un comique national meurt, il y a une époque qui s'achève".

"Il était très timide, on ne l'approchait pas comme ça, ce qui a fait penser à certaines personnes qu'il n'était pas commode (...). S'il ne vous connaissait pas bien, il avait peur, une peur panique. Mais dès qu'il vous connaissait bien, que vous deveniez un ami, alors c'était un enchantement, parce que cet homme percevait quelque chose de drôle que vous n'aviez pas perçu, et il vous le transmettait : on pleurait de rire avec lui, je me souviens de crises de rire extraordinaires, c'était encore plus drôle de le voir ainsi que dans ses films."

Louis de Funès et Michel Galabru ont collaboré sur les six films de la saga des Gendarmes, mais aussi Le Petit baigneur, Jo et L'Avare et, plus méconnu, Nous irons à Deauville (1962), signé Francis Rigaud et porté par Michel Serrault, De Funès et Claude Brasseur.

Michel Galabru s'est éteint le 4 janvier 2016 à 93 ans.

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