DE QUOI ÇA PARLE ?
Fasciné par les voitures depuis son enfance, le pilote brésilien Ayrton Senna est devenu une légende du sport, jusqu'à ce que la tragédie frappe et bouleverse à jamais la Formule 1.
C’EST AVEC QUI ?
Au Brésil, Ayrton Senna n’est pas une simple gloire de la Formule 1. Trente ans après sa mort, ce dernier est encore une véritable icône, dont les exploits sont connus de tous. Dans un pays où le football est – de loin – le sport le plus populaire, Senna a su se faire un nom parmi les plus grandes légendes.
Prêter ses traits au triple champion du monde de F1 n’était donc pas une mince affaire. Le choix de la production, avec l’accord de la famille Senna, s’est porté sur Gabriel Leone. Acteur principal de la série DOM (disponible sur Prime Video), ce dernier a également joué le pilote espagnol Alfonso de Portago dans le long métrage biopic Ferrari réalisé par Michael Mann.
L’acteur de 31 ans livre une prestation convaincante, mais néanmoins intimidée par le mythe Ayrton Senna. La ressemblance physique entre les deux hommes est en revanche saisissante, et renforce la crédibilité de l’interprétation de Gabriel Leone.
La ressemblance physique est en revanche beaucoup moins évidente entre l’acteur franco-américain Matt Mella, et Alain Prost qu’il incarne dans la série. Le quadruple champion du monde tient lieu d’antagoniste du programme durant les quelques épisodes consacrés à la rivalité qui l’opposa à Ayrton Senna.
La journaliste Laura est en revanche un personnage fictif, inventé pour les besoins de la série. À l’instar du personnage, son interprète Kaya Scodelario (la série The Gentlemen) est britannique, mais possède des origines brésiliennes; elle parle donc couramment l’anglais et le portugais.
ÇA VAUT LE COUP D’ŒIL ?
Le 1er mai dernier a marqué la commémoration du trentième anniversaire du jour maudit au cours duquel Ayrton Senna a trouvé la mort. Trois fois champion du monde, le pilote brésilien a perdu la vie dans un terrible accident lors du Grand Prix de Saint-Marin. Ses nombreux exploits figurent encore aujourd’hui parmi les plus grands moments dans l’Histoire de la Formule 1.
Objet de nombreux documentaires, la vie d’Ayrton Senna n’avait pourtant jamais été adaptée au cinéma ou à la télévision. La série Netflix marque donc le tout premier biopic de fiction consacré à la vie et à la carrière du pilote brésilien. Ce projet n’a pu aboutir qu’avec l’autorisation de la famille, et particulièrement de Viviane Senna, qui gère l’image et le patrimoine de son frère.
Un hommage qui ne veut pas écorner l'image du champion
La mini-série Senna a été avant tout conçue comme un hommage au pilote. Ce biopic ne transcende pas les codes du genre, et c’est chronologiquement que nous suivons les principales étapes de la carrière de ce dernier : ses débuts en karting, ses débuts en Formule 1 et ses premières victoires, son premier titre de champion du monde en 1988 et bien sûr sa rivalité avec Alain Prost.
À l’instar du documentaire d’Asif Kapadia (sorti en 2011), Senna oppose donc le pilote brésilien au champion français, l’un décrit comme le gentil de l’histoire et l’autre comme le méchant.
S’il ne fait aucun doute que la rivalité qui les a opposés a parfois poussé Alain Prost à franchir certaines lignes de conduite, ce portrait manichéen et simpliste de leur histoire fait également le choix de tourner le dos à la vérité.
Dans la mini-série Netflix, Senna est dépeint comme un pilote de génie (ce qu’il était), mais également comme un perfectionniste obsessionnel (ce qu’il était également). Ces six épisodes ne nous montrent ce dernier qu’à son avantage, comme si le simple fait d’évoquer ses parts d’ombre pourraient remettre en question sa légende.
Des scènes de course spectaculaires, mais...
Bien décidée à la montrer sous le meilleur jour possible, la série avance même que Senna ne pouvait perdre que sur tricherie. Aucun de ses adversaires, aussi bien sur les circuits de karting que ceux de F1, ne semble être en mesure de le battre à la loyale.
La série a bénéficié d’un important budget, et cela se voit notamment lors des scènes de courses plutôt bien faites. Parallèlement, Senna prend des allures de production assez lisse, avec un certain nombre de fautes de mauvais goût - à l’image de son générique très kitsch digne des feuilletons de l’après-midi.
À plusieurs reprises, nous sentons la volonté des réalisateurs Vicente Amorim et Julia Rezende d’évoquer en filigrane l’Histoire politique et sociale du Brésil. Des gros plans sur des coupures de journaux, ou des extraits de journaux télévisés font référence à des événements qui ont secoué le pays durant les années 80.
Six épisodes qui ne nous apprennent pas grand-chose
Évoquer en arrière-plan ces événements historiques aurait pu être une bonne idée, à condition que cela soit traité avec subtilité. Mais le traitement de cette sous-intrigue a pour conséquence de nous sortir de l’histoire principale. En voulant donner du contexte à l’intrigue, les réalisateurs passent parfois complètement à côté de leur sujet !
On ne passe pas forcément un mauvais moment devant cette série anecdotique, mais six épisodes paraissent malgré tout assez longs. Ce biopic ne nous apprends rien de nouveau sur le pilote brésilien, et le visionnage de l’excellent documentaire d’Asif Kapadia fait un bien meilleur travail que la série en à peine 106 minutes (soit la durée d’un épisode et demi).
Ce programme est à voir comme un lointain préquel de la série documentaire Formula 1 : Pilotes de leur destin, également produite par Netflix. Nul doute que les téléspectateurs qui ont grandi en regardant les exploits d’Ayrton Senna à la télévision apprécieront sûrement de revivre les plus grands moments de sa carrière.
Les six épisodes de la mini-série Senna sont à retrouver dès à présent en exclusivité sur Netflix.
Découvrez la liste des séries actuellement disponibles sur la plateforme !