Avec Piège de cristal en 1988, Bruce Willis est devenu presque du jour au lendemain l’une des plus grandes stars d’action de la planète Hollywood. Mais si vous jetez un œil à sa filmographie, vous verrez que l’acteur, aujourd’hui âgé de 69 ans, n’a pas joué la carte de la sécurité après sa percée internationale dans le rôle de John McClane dans le film à succès de John McTiernan.
On aurait pu penser qu’après avoir franchi cette étape dans sa carrière, il continuerait principalement dans cette voie avec davantage de rôles musclés, mais Bruce Willis a simplement choisi les projets qu’il voulait : les trois premiers films qu’il a réalisés après Piège de cristal ont ainsi été le drame Un héros comme tant d’autres dans lequel il incarne un vétéran de la guerre du Vietnam et qui, brisé par cette guerre, n’a jamais su retrouver sa place dans la société, la comédie noire Le Bûcher des vanités, et la franchise comique Allo maman ici bébé, dans lequel il a prêté sa voix au bébé mythique !
Et même après avoir consolidé son statut de superstar avec la suite de Piège de cristal, 58 minutes pour vivre (1990) puis Le Dernier Samaritain (1991), l’acteur s’est lancé dans des projets encore plus petits et plus risqués qui lui rapportaient rarement beaucoup d’argent. On sait qu’il n’a reçu que 800 000 dollars pour Pulp Fiction – et une part des bénéfices bien sûr, ce qui en valait la peine évidemment pour un film culte de ce calibre.
Mais la somme exigée par Bruce Willis pour le drame Un Homme presque parfait de Robert Benton, sorti en 1994, était encore nettement inférieure. Toutefois la future star de Sixième Sens (1999) a accepté de revoir son salaire à la baisse car il voulait à tout prix travailler avec une certaine légende hollywoodienne : Paul Newman – et la tragi-comédie lui a finalement offert cette chance.
Paramount Pictures
Willis avait déjà tourné le drame de gangsters Billy Bathgate en 1991 avec le réalisateur Robert Benton, qui avait été un échec au box-office mais qui reste l’un de ses films préférés.
Comme l’a raconté Robert Benton au Los Angeles Times, il a lui-même contacté l’acteur avant les débuts du film en lui expliquant l’état des choses : “J’ai appelé Bruce et je lui ai dit : ‘Ce n’est pas comme Billy Bathgate, il n’y a pas d’argent pour celui-là.’ J’ai dit : ‘Nous allons tous faire ce film avec le budget le plus bas possible.’” La réponse de Willis ? “Il a dit : ‘Ne t’inquiète pas pour ça. Nous allons passer un bon moment.’”
Le futur sauveur de l’humanité d’Armageddon (1998) gagnait en moyenne 15 millions de dollars par film à l’époque, alors que Benton ne disposait que de 20 millions de dollars pour l’ensemble du projet. Willis a donc accepté de travailler pour un salaire hebdomadaire de 1 400 dollars, ce qui était le salaire minimum du syndicat des acteurs à l’époque – et donc pour environ 1% de son salaire habituel !
Willis et Newman ont déjà tourné ensemble – sans que Newman le sache
Dans Un Homme presque parfait, Bruce Willis incarne l’entrepreneur en bâtiment Carl Roebuck, qui se heurte régulièrement à son employé, Sully, joué par Paul Newman. Aux yeux de nombreux critiques, l’alchimie entre les deux grands acteurs, issus de générations différentes, a joué un rôle important dans l’attrait de la comédie, qui a été nommée pour un Oscar pour son scénario et a rapporté environ 39 millions de dollars au box-office.
D’ailleurs, les deux stars étaient déjà apparues ensemble dans un film, et Newman ne s’en souvenait absolument pas ! Ce dernier fut en effet très étonné lorsque son jeune collègue s’est un jour présenté avec une cassette vidéo de son drame judiciaire The Verdict (1982) signé Sidney Lumet et lui a montré une scène dans laquelle on peut le voir en tant que figurant (non crédité) en arrière-plan, comme vous pouvez le voir ci-dessous – à côté de Tobin Bell d’ailleurs, connu pour son rôle de John Kramer, alias Jigsaw, dans la franchise Saw.
Dans une interview accordée à Playboy quelques années plus tard, Bruce Willis ne pouvait s’empêcher de s’extasier sur sa rencontre avec Paul Newman, décédé en 2008.
“Il est incroyable. Il a 70 ans et il essaie toujours de nouvelles choses à chaque prise. Un gars comme lui n’aurait pas à le faire, il pourrait juste se montrer et être la star. Mais il n’a pas été comme ça pendant une minute. On a passé beaucoup de temps à se faire rire. C’était un truc de mecs, on essayait de se casser les couilles. C’était un truc de folie. Ça s’est passé comme ça [claquement de doigts].”
Pour redécouvrir Un Homme presque parfait, il va falloir se tourner vers les potentielles éditions DVD.
