En 1998, Steven Spielberg dégoupillait avec Il faut sauver le soldat Ryan un film à l'impact absolument foudroyant, qui sera cinq fois oscarisé. Un chef-d'oeuvre absolu du genre, devenu un mètre étalon. "Je ne voulais pas venir avec mon équipe pour glorifier ce qui s'est passé. J'ai essayé de rester fidèle et cru" disait Spielberg à propos de son film. Le credo était simple : livrer un film de guerre ultra réaliste et sans concession. A des années lumière du débarquement du Jour le plus long.
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Parmi les séquences mémorables du film figure celle, quoique nettement moins citée que les autres, du sniper allemand. Traversant un village en ruine sous une pluie battante et croisant un couple de français effrayés avec leur petite fille, l'escouade emmenée par le capitaine Miller (Tom Hanks) est alors prise en embuscade par un sniper embusqué dans un clocher, blessant mortellement le soldat Caparzo (Vin Diesel).
Le laissant se vider de son sang et agoniser, le sniper cherche évidemment à attirer dans l'oeil de sa lunette les autres membres du groupe, tentés de venir en aide à Caparzo. Tenu en joue par le sniper du groupe, le soldat Daniel Jackson (Barry Pepper), celui-ci finit par l'abattre d'une balle qui traverse littéralement la lunette du fusil du soldat allemand, pour aller se loger dans son oeil. Un coup au but absolument incroyable.
Revoici la séquence...
Un tel coup, avec une telle précision, est-il seulement possible ? Et bien oui. Car Steven Spielberg s'est inspiré d'un authentique fait d'arme survenu durant la guerre du Viêtnam. C'est un marine du nom de Carlos Hathcock, un sniper de l'armée américaine aussi légendaire que Chris Kyle, qui l'a fait.
Pendant la guerre du Viêtnam, Hathcock a abattu ainsi un sniper adverse, surnommé "le Cobra", qu'il a longtemps traqué. C'est un bref reflet du rayon de soleil dans la lunette de son ennemi qui a permis à Hathcock de faire feu. Lorsque Hathcock est allé vérifier qu’il avait tué le sniper, il a constaté que son tir avait traversé la lunette de visée de son adversaire, sans toucher les côtés.