DE QUOI ÇA PARLE ?
Situé dans l'Outback australien, des mineurs, des propriétaires terriens, des cow-boys et des gangsters se disputent la plus grande station d'élevage du monde.
C’EST AVEC QUI ?
La qualifier d’icône du petit écran ne semble pas exagéré. Les fans de séries l’ont découverte avec Fringe. Mais ces récentes années, Anna Torv s’est fait connaître du grand public pour Mindhunter, puis pour sa participation à la première saison de The Last of Us. Territory lui permet de faire son grand retour en tant qu’actrice principale dans une production de son Australie natale.
L’actrice de 45 ans met tout son talent et son charisme naturel au service de ce rôle d’Emily Lawson, une employée de ranch expérimentée mais écartelée entre la loyauté due à sa belle-famille et aux ambitions de son clan de naissance.
Cette dernière œuvre toutefois pour garantir à son époux, Graham Lawson (Michael Dorman), l’héritage qui lui est dû du fait de son statut d’enfant aîné, mais qui lui est refusé par son père, qui ne voit en lui qu’un ivrogne incapable.
Le patriarche du clan Lawson, propriétaire du ranch Marianne Station depuis cinq générations, est joué par Robert Taylor. Davantage connu pour son travail à la télévision que pour ses apparitions au cinéma (il est connu des fans de Matrix pour son rôle d’agent Jones), ce dernier a notamment joué le rôle principal de la série policière Longmire.
Après s’être illustré dans l’univers de Vikings: Valhalla, Sam Corlett – également apparu dans Les Nouvelles aventures de Sabrina – prête ici ses traits à Marshall. Fils de Graham Lawson né d'une première union, ce dernier entretient des liens conflictuels avec sa famille, et notamment avec son grand-père Colin.
ÇA VAUT LE COUP D’ŒIL ?
Un western australien est surnommé meat pie western. À l’image du western spaghetti italien, ce sous-genre possède ses propres codes qui le démarque du western traditionnel américain. Autrefois très politisés dans leur façon de réécrire l’Histoire, les westerns australiens ont depuis modernisé leur approche, notamment dans leur représentation des peuples aborigènes.
N’y allons pas par quatre chemins. Si la nouvelle série Territory est comparée à Yellowstone, ce n’est pas un hasard : la formule qui fait le succès du western avec Kevin Costner est ici reproduite à l’identique, ou presque, bien que son action soit transposée dans l’Outback australien, et non en plein cœur du Montana.
Un feuilleton à la hauteur des attentes
De là à accuser Territory de plagier Yellowstone, il y a un gouffre que nous ne franchirons pas. Disons que le point de départ de la série est le même : le propriétaire vieillissant d’un ranch familial fait face à l’avidité de riches promoteurs après la mort du fils qui incarnait à ses yeux l’héritier idéal.
Les deux programmes ont donc en commun d’être des westerns se déroulant à notre époque, mais également des soaps familiaux. Chaque personnage possède sa propre part d’ombre, et chaque épisode nous permet d’en apprendre davantage sur le passé de chacun.
Ce déroulé narratif permet à l’intrigue de se développer à un rythme soutenu et trépidant, et l’intérêt du téléspectateur est régulièrement relancé par d’habiles révélations scénaristiques.
En ce sens, Territory remplit parfaitement sa tâche de soap western, et cette ambition feuilletonnante lui vaut notre tolérance pour ses facilités scénaristiques, ses dialogues parfois superficiels, ou encore la personnalité stéréotypée de ses personnages principaux. Avoir du Dallas dans l’Outback est après tout ce que nous attendions de cette série.
Un western qui nous laisse sur notre faim, mais pour de bonnes raisons
Les décors naturels de la série offrent un magnifique panorama de l’Australie du nord, dont le climat aride et la faune dangereuse n’en font pas une destination très prisée des touristes.
D’un point de vue esthétique, pas grand-chose n’est à reprocher au programme, à part peut-être ces plans "Mad Maxiens" de convois – un hommage sympathique au film de George Miller mais quelque peu hors-sujet.
Rares sont désormais les séries Netflix à afficher une ambition semblable à celle de cette fresque, qui exploite parfaitement le potentiel narratif qu’offre le format télévisé. Ses six épisodes sont insuffisants pour nous raconter une histoire digne de ce nom, et on ne peut donc qu’espérer que la plateforme accorde sa confiance à Territory pour plusieurs saisons supplémentaires.
Territory sera-t-il un succès à la hauteur de Yellowstone ? Cela paraît peu probable, car la barre semble tout simplement trop haute. Mais les spectateurs auront le luxe de ne pas avoir à choisir parmi ces deux séries, l’une et l’autre formant un tout complémentaire. Les comparer est donc inévitable, mais les opposer serait en revanche hors de propos.
Les six épisodes de la première saison de Territory sont à retrouver dès à présent en exclusivité sur Netflix.
Découvrez la liste des séries actuellement disponibles sur la plateforme !