Si vous adorez les westerns, vous avez probablement déjà vu ce classique du genre, sorte de mètre étalon mis en scène par Howard Hawks, avec John Wayne dans le rôle principal : Rio Bravo. Mais bonne nouvelle si vous êtes abonnés à la plateforme Max, vous pouvez le voir et le revoir !
L'histoire est très simple : le shérif John T. Chance et ses deux adjoints (un atteint d'alcoolisme et l'autre âgé et estropié) doivent garder en prison le frère du riche éleveur local malgré les pressions des hommes de l'éleveur, bien décidés à le faire sortir avant l'arrivée du shérif fédéral. Ils seront aidés en cela par un jeune pistolero nommé Colorado Ryan, récemment débarqué en ville par voie de caravane.
Si le casting a beaucoup fait parler à l'époque, c'est parce que l'un des adjoints est joué par Dean Martin, qui malgré un rôle marquant dans Le Bal des maudits et une très belle performance dans Comme un torrent, était encore vu comme un acteur de comédie (il avait débuté en duo avec Jerry Lewis avec qui il avait travaillé de nombreuses années) et l'autre par le jeune rocker Ricky Nelson (qui joue Colorado). La production avait d'ailleurs pensé à Elvis Presley pour le rôle.
Ce huis clos urbain qui n'a pas à s'embarrasser du spectaculaire des habituelles poursuites et fusillades met à profit ce temps récupéré pour explorer la psychologie des personnages principaux, car Hawks, devant la recrudescence des séries western, comprend que le public de l'époque s'attache moins à l'intrigue qu'aux héros. C'est pour cela que le film prend par exemple le temps d'explorer l'arc de rédemption du personnage de Dean Martin et son combat contre l'alcoolisme ou la complexité de Feathers, jouée par Angie Dickinson.
Le succès en salles de Rio Bravo conduira John Wayne à se tourner encore davantage vers le western, et il ne tournera quasiment plus que cela jusqu'à la fin de sa carrière près de deux décennies plus tard. Dean Martin obtiendra la reconnaissance qui lui manquait et des premiers rôles, tandis que Ricky Nelson récoltera une nomination au Golden Globe de la Meilleure révélation masculine. Pas mal pour un seul film !