C'est le monde à l'envers ! de Nicolas Vanier sort ce mercredi dans nos salles. Le long métrage qui mêle comédie, drame rural et dystopie suit Stanislas (Michaël Youn), un homme d’affaire parisien qui perd tout y compris sa fortune après une forte crise écologique et boursière. Tout s’arrête : plus d’eau, plus d’électricité, plus de réseau…
Lui qui déteste la campagne est contraint de partir se réfugier avec sa femme et son fils dans une des exploitations agricoles qu’il avait acquise dans un but spéculatif. Mais à son arrivée, il se retrouve face à Patrick (Eric Elmosnino) et sa famille, agriculteurs exploitants des lieux, qui n’ont pas l’intention de quitter la ferme… Dans cette atmosphère chaotique où tout est inversé, nos deux familles que tout oppose parviendront-elles à cohabiter pour survivre et peut-être reconstruire ensemble un nouveau monde ?
A qui conseille-t-on ce film emmené par Michaël Youn, Eric Elmosnino, Barbara Schulz, Valérie Bonneton, François Berléand et Yannick Noah ?
Si vous aimez le cinéma de Nicolas Vanier
On lui doit les longs métrages Au nord de l'hiver, Le dernier trappeur, Loup et Belle et Sébastien... L'aventurier et réalisateur Nicolas Vanier, reconnu pour ses expéditions dans des milieux extrêmes comme le Grand Nord et la Sibérie, qu'il partage à travers des récits captivants, revient avec C'est le monde à l'envers !. Cette comédie dystopique sort en salles deux ans après Champagne ! et s’inspire du roman que Vanier a coécrit avec Jérôme Tonnerre.
Dans le dossier de presse, le cinéaste explique : "J’ai écrit le roman avec la volonté concomitante d’en faire un film. L’idée nous est venue, à Jérôme et moi, lors d’une précédente collaboration. Il m’a fait cette remarque : “Mais moi, à Paris, qu’est-ce que je deviens s’il arrive une catastrophe ?”.
Jérôme connaît ma ferme en Sologne. Là-bas, entre mes panneaux solaires, mon bois, mes étangs, mes abeilles, si demain tout s’arrête, j’ai de quoi vivre. Alors que Jérôme est un homme de la ville. Je crois même qu’il a mis des bottes pour la première fois avec moi ! À partir de cette réflexion, nous avons imaginé l’histoire d’un type qui croit tout avoir, mais qui réalise qu’il n’a rien. Ce qu’il possède matériellement ne lui est plus d’aucune utilité quand le cataclysme survient. "
Eric Travers - 2023 - BONNE PIOCHE CINÉMA – GAUMONT - FRANCE 2 CINÉMA
Car C'est le monde à l'envers ! est avant tout une comédie sociale. Le film remet en question tout un mode de vie, qu’il s’agisse de celui des Parisiens, habitués à leur confort, du monde de la finance, ou des exploitants agricoles, contraints d’utiliser des engrais polluants. Il s’agit d’une fable dystopique qui explore le choc des cultures et la nécessité de s’adapter pour revenir à un mode de vie plus simple, moins connecté, moins pollué, et plus humain.
Si personne n’est réellement épargné dans le film, le renouveau vient de Bobby, l'écologiste incarné par Yannick Noah et des jeunes (Maïra Schmitt et Nathan Gruffy), qui comprennent les dégâts que leurs aînés ont causés à la Terre, chacun à leur manière. Il en résulte une comédie humaine pleine de sincérité portée par un duo improbable mais qui fonctionne parfaitement : Michaël Youn et Eric Elmosnino.
Si vous aimez les films sur le monde rural
Si le début du film se déroule en plein Paris, rapidement Stanislas et sa famille se rende dans l'exploitation de Patrick et doivent s'adapter et travailler. Mais les grains de blés restants sont pollués et plus rien ne pousse. Il faut donc revenir à des méthodes plus naturelle.
Eric Travers - 2024 - BONNE PIOCHE CINÉMA - GAUMONT - FRANCE 2 CINÉMA
C'est le monde à l'envers ! évoque en effet les difficultés que rencontrent les exploitants agricoles, la nécessité d'avoir recours à des produits qui polluent à des fins financières. Mais sur le long terme est-ce véritablement viable ? Nicolas Vanier propose ici une réflexion sur une autre manière de travailler la Terre.
Le premier film tourné sans recours aux énergies fossiles
Et pour coller à son message, le cinéaste a tourné son film sans avoir recours (ou presque) aux énergies fossiles. Cette "éco-production" est même le premier film tourné en décors naturels sans recours direct ou presque aux énergies fossiles. Nicolas Vanier déclare : "Nous avons mis en place des actions engagées et responsables avec le soutien de la société Flying Secoya. Lors de la préparation, nous avons étudié chaque poste afin de diminuer au maximum l’empreinte écologique, avec en tête ce concept de sobriété heureuse. Parce que contrairement aux idées reçues, l’écologie n’est pas une punition. Au contraire.
Certes, il n’y a pas de solution miracle. Mais grâce aux LED, on avait toute la lumière nécessaire sans groupe électrogène, ce qui n’aurait pas pu être le cas il y a encore cinq ans. Les costumes étaient assemblés à partir de vêtements vintage, transportés sans housses. On utilisait des toilettes sèches et o n se déplaçait en voiture électrique, ce qui impliquait un arrêt de vingt minutes sur la route depuis Paris afin de recharger les véhicules."
Eric Travers - 2024 - BONNE PIOCHE CINÉMA - GAUMONT - FRANCE 2 CINÉMA
Si vous aimez Michaël Youn
On connaît le Michaël Youn, humoriste, chanteur, acteur et réalisateur de comédies, mais depuis plusieurs années, le comédien diplômé d'une école de commerce dévoile une autre facette de son jeu avec des rôles plus dramatiques.
Il est notamment apparu dans Héros de Bruno Merle en 2006, dans La Traversée dans lequel il incarne un père de famille dont la fille réapparait 2 ans après avoir été enlevée, dans le thriller Carbone, dans la série Les Bracelets rouges, mais également dans les téléfilms dramatiques M'abandonne pas, dans lequel il incarne un animateur qui s'occupe d'un enfant balloté de familles en familles, Maman, ne me laisse pas m’endormir de Sylvie Testud et dans la série Fugueuse.
Dans C'est le monde à l'envers !, il incarne un trader sans scrupule qui n'hésite pas à écraser les autres pour s'enrichir. Un rôle à contre-emploi entre comédie et drame qui a immédiatement intéressé le comédien qui nous confie en interview : "Stanislas est un trader extrêmement cynique, qui veut avoir toujours plus. Le jour où le monde s'effondre, où il y a des gens qui vont crever de faim, lui se dit: "On a battu le record, deux millions de bénéfices sur la journée. Yes !" Il y en a des comme ça.
Il y a une partie du personnage que je comprends.
Ce qui m'a plu, c'est que même si je ne suis pas ce personnage, il y a une partie de lui que je comprends. Je suis aussi un peu ce connard. On l'est tous un petit peu par moments. Ce qui m'a vraiment attiré, c'est la trajectoire formidable que Nicolas Vanier lui fait suivre : ce gars qui, au départ, possède tout, et qui se retrouve du jour au lendemain sans rien, en tout cas sans aucun confort, puisque plus de réseau, plus d'Internet, plus d'électricité, plus d'eau...
Eric Travers - 2024 - BONNE PIOCHE CINÉMA - GAUMONT - FRANCE 2 CINÉMA
Il va se retrouver confronté à la nature et aux agriculteurs qui galèrent vraiment à s'occuper de la terre. Ils vont devoir apprendre à se comprendre et à s'accepter. Au début, ils vont beaucoup s'engueuler. Ce personnage va donc être ballotté dans la boue, au sens propre comme au figuré. C'était extrêmement jouissif de prendre quelqu'un qui croit tout savoir et qui, comme je le disais, est un peu cynique. Puis, on va le tordre, le traîner, le malmener, et finalement, on va le conduire vers la lumière."
Michaël Youn ajoute :"On part d'un principe extrêmement anxiogène dans un monde anxiogène, pour justement tirer tout ça vers la comédie et montrer à nos personnages, comme à vous aussi, spectateurs, qu'on va pouvoir trouver des solutions, que tout ça, ce n'est absolument pas punitif et que c'est l'espoir de voir la fraternité et la solidarité qui vont nous sauver."
Si vous aimez Yannick Noah
Si Yannick Noah est déjà apparu au cinéma dans des documentaires, c'est la seconde fois seulement qu'il a un rôle dans une fiction après Safari d'Olivier Baroux en 2009.
Le tennisman et chanteur (il interprète d'ailleurs le générique de fin du long métrage), incarne ici Bobby, un écologiste qui vit à l'écart de la société en autonomie. Il représente la voix de la sagesse et de la conscience écologique, prônant un retour aux sources et une vie en harmonie avec la nature. Son personnage joue un rôle clé dans le parcours des protagonistes, les incitant à réfléchir sur leur mode de vie et à prendre conscience des enjeux environnementaux.