Il est l'un des noms qui comptent dans le paysage cinématographique hexagonal. Avec des rôles remarqués dans Intouchables, Ne le dis à personne (qui lui a valu le César du Meilleur acteur), Les Petits mouchoirs en encore Médecin de campagne, François Cluzet est clairement incontournable. Alors quand on a l'occasion de lui demander quelle est sa scène de cinéma préférée, on jette une oreille attentive à sa réponse !
La scène de cinoche préférée de François Cluzet (qui fait partie de ces stars françaises ayant un sosie américain) est tirée d'un classique italien : Et vogue le navire, mis en scène par Federico Fellini.
L'histoire d'Et vogue le navire débute en 1914 sur le port de Naples, théâtre d'événements peu banals. La haute société européenne, composée d'artistes et politiciens de renom, s'apprête, au cours d'une croisière, à disperser les cendres de l'adulée cantatrice Edmée Tetua. Les premières manifestations de la guerre vont frapper de plein fouet les insouciants passagers...
"Le générique d'Et vogue la navire de Fellini", nous répond sans hésiter François Cluzet quand on lui demande quelle est sa séquence favorite de cinéma. "Parce que c'est du théâtre. C'est un faux paquebot. Il y a un quai, avec des gens qui embarquent à bord."
"C'est du théâtre, c'est en noir et blanc", poursuit l'acteur, récemment à l'affiche d'Un métier sérieux. "Puis subitement, la couleur apparaît. On voit la vie arriver grâce à la couleur. On passe du théâtre au cinéma grâce au passage du noir et blanc à la couleur. J'ai revu récemment le film, ça m'a bluffé." L'interview de François Cluzet, accompagnée des images de la scène en question, est à découvrir dans le player ci-dessus.
"Un film dans le style des premières pellicules"
Et vogue le navire, sorti en salles en 1984, a été entièrement tourné dans les studios romains de Cinecittà. Le long métrage a nécessité 8 plateaux, 40 décors, 120 acteurs et des centaines de figurants.
Federico Fellini a voulu, avec Et vogue la navire, faire un film "à l'ancienne". "Je voulais faire un film dans le style des premières pellicules, donc en noir et blanc, voire même rayé, avec des taches d'humidité comme une pièce de cinémathèque", déclarait à l'époque le cinéaste transalpin, à qui l'on doit des oeuvres majeures comme La Strada, La Dolce Vita ou Huit et demi. "Un faux, en somme, et c'est cela justement qui me séduisait car je pense que c'est ainsi que doit être le vrai cinéma."
La bande-annonce d'"Et vogue le navire" :