Depuis le 4 septembre, France 2 diffuse L’Eclipse, une série policière portée par Anne Charrier et Claire Keim.
Pour les besoins du scénario, les caméras de Franck Brett, le réalisateur, se sont posées dans la région Occitanie et plus particulièrement dans le département de l’Aveyron sur le haut plateau de l’Aubrac.
Si les paysages bruts et sauvages sont spectaculaires, les conditions météorologiques propres à la région auraient pu être "catastrophiques" pour la série. Contre toute attente, elles ont cependant joué un rôle inattendu dans sa réussite.
Des conditions météorologiques compliquées
C’est lors d’une conférence de presse qui s’est tenue au mois de juillet dernier que Christophe Carmona et Franck Brett, le producteur et le réalisateur de L’Eclipse, sont revenus sur les conditions climatiques rencontrées lors du tournage.
Ce dernier s’est déroulé du 6 septembre au 30 novembre 2023 dans l’Aveyron , en pleine période automnale pendant laquelle la météo peut être particulièrement capricieuse dans cette zone montagneuse. D’ailleurs, à quelques jours près, le tournage aurait sérieusement pu prendre du plomb dans l’aile.
Franck Brett raconte, "Quand on a quitté l'Aubrac, le lendemain il y a eu la neige. On avait quand même les dieux de la météo avec nous parce que ça aurait pu être une catastrophe".
Conscients de ces aléas, Christophe Carmona précise que les équipes avaient dès le départ prévu de poser leur camp de base à Bozouls et Espalion, deux petits villages pas très haut en altitude. "Il faut savoir que les plateaux de l’Aubrac sont à 1300 voire 1400 mètres d'altitude. Les deux fois où on est venus faire des repérages, il faisait un petit temps gris et 16 ou 17 degrés. Lorsqu’on est montés 800 mètres plus haut, il pleuvait, faisait 1 degré et on ne voyait pas à deux mètres. Au point que la deuxième fois on s'est dits que cela n'allait pas être possible".
Face à ces conditions extrêmes, ils ont même envisagé de changer de région. Sur ce point, Christophe Carmona se souvient, "On voulait changer de région parce que c'était l'enfer. Si cela nous était arrivés pendant le tournage, c’était fini".
Pour éviter les orages de la fin août, le tournage a finalement été repoussé au début du mois de septembre. Malgré deux semaines de préparation marquées par la pluie, le beau temps est revenu juste à temps pour le lancement du tournage le 3 septembre.
Finalement, tous les épisodes météorologiques auront servi à la fiction. Au moment où Manue découvre le cadavre de Nour, la pluie s’est en effet abattue, ce qui n’était pas du tout prévu dans le scénario. De quoi donner une ambiance dramatique et authentique à la séquence.
"Il faisait un froid polaire"
Qui dit conditions climatiques compliquées, dit forcément tournage difficile. A ce sujet, Anne Charrier, l’interprète de Manue, a livré une anecdote sur la scène des recherches qui se passe en pleine nuit dans l’épisode 1.
Elle relate, " A un moment donné tout le monde avait envie de mordre tout le monde. Il n'y a plus d'endroit, il n'y a plus d'échappatoire. On fait des plans très larges en hauteur, il fait un froid polaire, il y a plein de monde, on ne sait plus à qui s'adresser. Il y a quelque chose d'un peu confus".
Malgré ces difficultés, l'actrice reconnaît qu’elles ont enrichi le scénario. Elle poursuit, "C'est vrai pour tous les tournages : toutes les situations nourrissent. Il y a quelque chose qui se vampirise, il y a quelque chose d'assez poreux entre la situation qu'on traite et le tournage qu'on est en train de vivre. C'était une nuit très particulière. Ce que je trouve extraordinaire dans ce que Franck a fait, c'est qu'il a créé quelque chose de très intime avec ses personnages. Dans chaque plan qu'il a choisi de faire, il n'y a pas d'échappatoire pour les personnages. Il n'y a pas d'endroit où ils peuvent se cacher où se mettre à l'abri. Ils sont exposés en permanence. On est dans un huis clos à ciel ouvert. C'est assez remarquable".