Londres, au 21ème siècle... Evey Hammond ne veut rien oublier de l'homme qui lui sauva la vie et lui permit de dominer ses peurs les plus lointaines. Mais il fut un temps où elle n'aspirait qu'à l'anonymat pour échapper à une police secrète omnipotente.
Comme tous ses concitoyens, trop vite soumis, elle acceptait que son pays ait perdu son âme et se soit donné en masse au tyran Sutler et à ses partisans. Une nuit, alors que deux "gardiens de l'ordre" s'apprêtaient à la violer dans une rue déserte, Evey vit surgir son libérateur. Et rien ne fut plus comme avant. Son apprentissage commença quelques semaines plus tard sous la tutelle du mystérieux "V"...
Sorti en 2006, V pour Vendetta adaptait brillamment l'oeuvre d'Alan Moore et illustrée par David Lloyd. Une oeuvre (publiée entre 1982 et 1990) qui brassait des thèmes éminemment politiques, dont les échos perdurent encore largement aujourd'hui : dystopie, antifascisme, antinucléaire, anarchisme, autoritarisme, télésurveillance, manipulation des Médias, terrorisme d'Etat, obéissance citoyenne, corruption...
Elle posait ainsi, sous une forme terriblement ambiguë, la question suivante : à quel point est-il légitime de faire usage de la violence pour renverser un gouvernement qui opprime son peuple et le prive des libertés les plus fondamentales ?
Fans du roman graphique, les soeurs Wachowski avaient écrit une ébauche du scénario dans les années 90. Mais elles s'étaient ensuite lancées dans l'aventure Matrix, qui les avaient mobilisées durant dix ans. Pendant la post-production des deuxième et troisième volet de la trilogie culte, elles écrivirent une nouvelle mouture du script, et ont confié le soin de réaliser le film à leur premier assistant James McTeigue, qui signait ici son premier long métrage.
Peu importe au fond qu'Alan Moore ait renié ce film, au point de demander à ce que son nom ne figure pas au générique (comme du reste toutes les adaptations de ses oeuvres). Le réalisateur évite les chausses-trappes en livrant un blockbuster subversif et sulfureux comme Hollywood en produit peu, porté à bout de bras par Natalie Portman et surtout un extraordinaire Hugo Weaving sous les traits (le masque plutôt...) de V.