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    "Je travaillais avec James Bond désormais" : le magnifique souvenir d'enfance d'un scénariste avec Roger Moore
    Aude Mackau
    Aude Mackau
    Passionnée de cinéma, Aude a grandi dans les salles obscures tout en tombant amoureuse des séries à côté. Jonglant entre le petit et grand écran, elle se spécialise désormais dans tout ce qui fait l'actualité, de l'anecdote du passé à la dernière info sensationnelle à relayer.

    En 1983, Roger Moore, ou plutôt James Bond en personne, a confié à un jeune fan une mission top secrète : découvrez l’histoire touchante de Marc Haynes et de sa rencontre avec l’acteur légendaire…

    Marc Haynes a gardé sa mission secrète, qui lui a été donnée par James Bond en personne, pendant des années. Ce n’est qu’en 2017 qu’il a révélé son histoire après la mort de Roger Moore, à l’âge de 89 ans, qui a interprété l’emblématique espion britannique dans pas moins de 7 films de la saga à succès.

    La rencontre fortuite de Marc Haynes, devenu scénariste de cinéma et de télévision basé à Londres, avec le généreux et chaleureux Roger Moore, alors qu’il était encore un jeune garçon est un souvenir qu’il n’oubliera jamais.

    Et voici son histoire : on vous prévient, c’est attendrissant et émouvant.

    En 1983, à l'âge de sept ans, à l’époque où les salons de première classe n’existaient pas encore dans les aéroports, j’étais avec mon grand-père à l’aéroport de Nice et j’ai vu Roger Moore assis à la porte d’embarquement, en train de lire un journal. J’ai dit à mon grand-père que je venais de voir James Bond et lui ai demandé si nous pouvions aller le voir pour que je puisse obtenir son autographe. Mon grand-père n’avait aucune idée de qui étaient James Bond ou Roger Moore, alors nous sommes allés le voir et il m’a placé devant Roger Moore, en disant : ‘Mon petit-fils dit que vous êtes célèbre. Pouvez-vous signer ça ?’

    Aussi charmant qu’on pourrait s’y attendre, Roger demande mon nom et signe dûment le dos de mon billet d’avion, une note pleine de vœux. Je suis ravi, mais alors que nous retournons à nos sièges, je jette un œil à la signature. C’est difficile à déchiffrer mais elle ne dit certainement pas ‘James Bond’. Mon grand-père la regarde, comprend à moitié qu’il y a écrit ‘Roger Moore’ – je n’ai absolument aucune idée de qui c’est, et mon cœur se serre. Je dis à mon grand-père qu’il a mal signé, qu’il a mis le nom de quelqu’un d’autre – alors mon grand-père retourne voir Roger Moore, tenant le billet qu’il vient juste de signer.

    Je me souviens d’être resté près de nos sièges et mon grand-père a dit : ‘Il dit que vous avez signé le mauvais nom. Il dit que votre nom est James Bond.” Le visage de Roger Moore s’est plissé en réalisant et il m’a fait signe de venir. Quand j’étais à côté de ses genoux, il s’est penché, a regardé d’un côté puis de l’autre, a levé un sourcil et m’a dit d’une voix étouffée : ‘Je dois signer mon nom comme ‘Roger Moore’ parce que sinon... Blofeld pourrait découvrir que j’étais là.’ Il m’a demandé de ne dire à personne que je venais de voir James Bond, et il m’a remercié d’avoir gardé son secret. Je suis retourné à nos sièges, les nerfs à vif de joie. Mon grand-père m’a demandé s’il avait signé ‘James Bond’. Non, ai-je dit. Je m’étais trompé. Je travaillais avec James Bond désormais.

    United International Pictures
    Roger Moore in ‘Octopussy’ (1983)

    Bien des années plus tard, je travaillais comme scénariste sur une vidéo avec l’UNICEF, et Roger Moore tournait un reportage devant la caméra en tant qu’ambassadeur. Il était tout à fait charmant et pendant que les cameramen s’installaient, je lui ai raconté en passant l’histoire de ma rencontre à l’aéroport de Nice. Il était heureux de l’entendre, il a ri et m’a dit : ‘Eh bien, je ne m’en souviens pas, mais je suis content que tu aies rencontré James Bond.’ C’était donc charmant.

    Et puis il a fait quelque chose de vraiment brillant. Après le tournage, il est passé devant moi dans le couloir, se dirigeant vers sa voiture – mais lorsqu’il est arrivé vers moi, il s’est arrêté, a regardé dans les deux sens, a levé un sourcil et a dit à voix basse : ‘Bien sûr que je me souviens de notre rencontre à Nice. Mais je n’ai rien dit là-bas, parce que ces cameramen – n’importe lequel d’entre eux pourrait travailler pour Blofeld.’

    J’étais aussi ravi à 30 ans qu’à 7 ans. Quel homme. Quel homme formidable.

    Marc Haynes

    Si vous aussi vous êtes en train de sourire après avoir lu cette histoire, on vous comprend.

    La même année, dans l’émission As It Happens (via CBC), Haynes y a également raconté son histoire ajoutant qu’à 7 ans, il avait “sauvé James Bond d’une mort certaine” : c’est en tout cas comme ça que son jeune esprit s’est souvenu de cette première rencontre.

    Il a continé : “Juste un parfait gentleman. Être impressionné par lui à 7 ans est une chose. Être impressionné par lui à 30 ans ? Je veux dire, quel plaisir et quel privilège.

    Quel privilège effectivement et quel souvenir incroyable, absolument.

    Les 7 films James Bond avec Roger Moore – Vivre et laisser mourir (1973), L’Homme au pistolet d’or (1974), L’Espion qui m’aimait (1977), Moonraker (1979), Rien que pour vos yeux (1981), Octopussy (1983) et Dangereusement vôtre (1985) – sont à redécouvrir en VOD.

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