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    Elle est numéro 1 sur Prime Video : la série Those About to Die est-elle tirée d’une histoire vraie ?
    Emilie Semiramoth
    Emilie Semiramoth
    Cheffe du pôle streaming, elle a été biberonnée aux séries et au cinéma d'auteur. Elle ne cache pas son penchant pour la pop culture dans toutes ses excentricités. De la bromance entre Spock et Kirk dans Star Trek aux désillusions de Mulholland Drive de Lynch, elle ignore les frontières des genres.

    Quelle est la part de vérité et quelle est la part de liberté historique dans la nouvelle série péplum "Those About to Die" actuellement sur Prime Video ? On a les réponses !

    Du sang, des tripes et du spectacle qui tâche ! Telle est la promesse de la nouvelle série sortie sur Prime Video, Those About to Die, un péplum écrit par Robert Rodat et réalisé par Roland Emmerich.

    Se déroulant sur 10 épisodes, le péplum suit l’empereur Vespasien (joué par Anthony Hopkins) alors qu’il s’attèle à la construction de l’emblématique Colisée pour tenter d’apaiser le peuple de Rome. En même temps, la série plonge dans les coulisses de la ville pour dévoiler son côté crasseux avec ses courses de chars, ses paris et ses duels de gladiateurs… Le tout pour distraire la populace.

    Those About to Die
    Those About to Die
    Sortie : 2024-07-18 | 60 min
    Série : Those About to Die
    Avec Iwan Rheon, Anthony Hopkins, Sara Martins
    Presse
    3,0
    Spectateurs
    3,2
    Voir sur Prime Video

    Those About to Die est une adaptation du livre éponyme de Daniel P. Mannix : un regard non-fictionnel sur l’histoire des jeux romains. Mais la série est avant tout un drame. Quelle est la part de vérité et quelle est la part de liberté historique ? Le conseiller historique de la série, Justin Pollard, et le scénariste Robert Rodat ont répondu aux questions du quotidien britannique Standard.

    Vespasien a-t-il existé ?

    C’est un peu étrange de poser cette question mais tout le monde n’a pas en tête le nom de tous les dirigeants romains. Donc afin d’ôter tout doute : oui, l’empereur Vespasien a bel et bien existé ! La série se déroule au Ier siècle après J.C. Après le suicide de l’empereur Néron, débute ce qu’on appelle L'Année des quatre empereurs au cours de laquelle quatre hommes politiques et soldats successifs prennent le trône et tentent de gouverner.

    Reiner Bajo/Peacock
    Vespasien entouré de ses fils, Titus et Domitien

    "Le plus intelligent d'entre eux, et le meilleur, était Vespasien", explique Justin Pollard. "Il n'est pas membre des quatre familles sénatoriales, il a eu un début de vie plutôt modeste. C'est un soldat, il est donc populaire auprès du peuple." Lorsque Vespasien est finalement devenu empereur, c'était "la première fois qu'une personne de la classe moyenne montait sur le trône romain."

    Un conflit familial

    Une grande partie de la série est consacrée aux relations tendues entre les deux fils de l'empereur vieillissant, Titus (Tom Hughes), le soldat, et Domitien (Jojo Macari), plus politicien. En clair, ils ne s'aiment pas. Et ce n'est pas inhabituel.

    "Toute famille royale n'entretient pas les mêmes relations que vous et moi au sein de la famille", explique Pollard. "Souvent, ils ne se connaissent pas vraiment." En conséquence, ils se retrouvent en compétition pour le même objectif : prendre la relève après la mort de leur père. "Comme ces familles grandissent à l'écart les unes des autres, elles n'ont pas beaucoup d'amour familial. Alors trahir mon frère, et alors ?"

    Reiner Bajo/Peacock
    La Reine Bérénice

    Qui d'autre a réellement existé ?

    Pas beaucoup de personnages. Après tout, il n'y a pas beaucoup de documents historiques de l'époque. "Seuls quatre d'entre eux ont existé... les autres ont été créés", explique le créateur Robert Rodat.

    Il s'agit des trois Flaviens (Vespasien et ses fils) mais également, de Bérénice (Lara Wolf), la reine juive que Titus épouse. "C'est une femme très puissante à une époque où l'on n'entend pas beaucoup parler des femmes", explique Pollard. "Elle est juive et pourtant elle tombe amoureuse de Titus, qui est l'homme qui détruit Jérusalem et brûle le second Temple, et devient son amant, et elle est une grande supportrice des Flaviens."

    "Les Romains ont une vision machiste de la vie et détestent l'idée que les femmes puissent avoir le contrôle." En conséquence, Bérénice est exilée de la ville, ce que la série décrit en détail. "Il est clair qu'ils avaient une relation très sincère, mais en fin de compte, c'est une femme orientale et il n'est pas acceptable pour un membre de la famille impériale romaine d'être vu en train d'avoir une relation avec elle."

    Reiner Bajo/Peacock

    Le Colisée a-t-il vraiment été construit "pour le peuple" ?

    La série s'ouvre sur la pose de la première pierre du tout nouveau Colisée, dont Vespasien (Anthony Hopkins) annonce aux classes supérieures sceptiques qu'il sera entièrement dédié au peuple de Rome. À leur grand dégoût, quand on voit leur mine renfrognée.

    Cela s'est réellement produit et il s'agissait d'une tentative pour apaiser ces mêmes personnes. Vespasien voulait utiliser le terrain dont Néron s'était emparé pour se construire un palais afin de construire le Colisée. Ce faisant, Néron a abattu des milliers de maisons pour faire construire la Domus aurea (ou Maison dorée), un immense palais impérial.

    Une fois devenu empereur, Vespasien s'est attelé à la tâche en récupérant cet espace occupé pour le rendre aux Romains. "C'est une décision politique très astucieuse que de construire un immense centre de loisirs sur un terrain qui leur a été volé", déclare Pollard.

    Des émeutes romaines

    Les premiers épisodes de Those About to Die montrent des émeutes dans la capitale, où les habitants, furieux du manque de nourriture, tentent de prendre d'assaut la capitale. Selon Justin Pollard, il s'agit là d'un fait malheureusement courant. C'est la période célèbre "du pain et des jeux du cirque", explique-t-il. "Un million de personnes vivaient à Rome, et on les maintenait raisonnablement passives grâce à un régime alimentaire, des jeux et des divertissements."

    Cependant, Those About to Die commence par une famine, qui fait évidemment monter les tensions dans la ville. "Rome est un peu une poudrière, il y a toujours ce 'tic-tac’ que tous les empereurs romains peuvent entendre." L'autre problème, explique-t-il, est que la Rome antique était très inflammable.

    "Les pauvres n'avaient généralement pas de cuisine. Ils vivaient dans une insula, qui est en fait un immeuble d'appartements, et ils sortaient manger dans ces petites tavernes. Elles disposaient d'une grande cuisinière à l'avant et d'un brasero à charbon de bois." Et lorsque ces braseros commencent à être renversés (par exemple, lors d'une émeute), c'est toute la ville qui part en fumée.

    Reiner Bajo/Peacock

    Les Romains étaient-ils férus de sport ?

    Les Romains ne se lassaient pas du sport : on estime en effet qu'un tiers de l'argent qui passait par la Rome antique y était consacré. Et oubliez les histoires de gladiateurs : c'est dans les courses de chars que l'on gagnait le plus d'argent (du moins, avant la construction du Colisée). "Il y avait quatre factions : les rouges, les blancs, les bleus et les verts", explique Pollard. Ils faisaient des tours de piste dans un immense amphithéâtre, le Circus Maximus, devant des foules en délire.

    C'est absolument comme le Superbowl ou la Premier League (le championnat d’Angleterre de football, ndlr). Des familles entières, depuis des générations, soutiennent une couleur ou une faction particulière. Les coureurs deviennent incroyablement riches.

    De plus, c'est tout un monde en soi. "La façon dont les finances du Circus Maximus fonctionnaient, le fait qu'il contenait 250 000 personnes et que 35 000 personnes vivaient en dessous. Criminels, prostituées, bookmakers, ce genre de choses", ajoute Rodat. "À cette époque, ou seulement quelques années plus tard, il y avait 200 jours de jeux, pendant lesquels la ville s'arrêtait. Ce n'était que du divertissement à l'état brut. C'était comme Coachella tous les jours. C'était comme Burning Man toute la journée. C'était de la folie."

    Scorpus (Dimitri Leonidas), un conducteur de chars qui tient un rôle important dans la série, est un exemple de cette folie sportive. "Il y a eu un vrai Scorpus, qui a commencé comme esclave. Il était ibérique [espagnol], mais il a acheté sa liberté, car lorsque vous devenez bon, les gens vous jettent littéralement de l'argent à la figure pendant que vous vous déplacez. Bien qu'il soit mort assez jeune, nous savons qu'un autre conducteur de char, quelques années plus tard, appelé Dioclès, a gagné entre 25 et 35 millions de sesterces au cours de sa carrière."

    Pour remettre les choses dans leur contexte : Michael Jordan vaut environ 4,5 milliards de dollars. En monnaie d'aujourd'hui, Dioclès aurait valu entre 15 et 20 milliards de dollars. Cela fait de lui le sportif le plus riche de tous les temps.

    Reiner Bajo/Peacock

    Sabotage de chars

    L'argent est synonyme de danger : le deuxième épisode de la série décrit une tentative de sabotage du char de Scorpus : en remplaçant un axe de roue par un autre qui se brise en cours de route, ce qui manque de le tuer.

    Comme on pouvait s'y attendre, cela s'est réellement produit. "Il existe absolument des cas de corruption pure et simple pour faire ralentir les cavaliers, ou d'empoisonnement des chevaux, soit pour les tuer, soit pour les décourager", explique Justin Pollard. "Les chars eux-mêmes étaient sabotés. C'était exactement comme le sport moderne. C'est tellement précieux que ça en devient une mauvaise pratique."

    Those About to Die est actuellement sur Prime Video

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