Basic Instinct a lancé la vague des thrillers érotiques des années 90 comme Body, Fatale, Dernier sacrifice, Sliver ou Lune rouge. Actuellement disponible sur Netflix, il est connu pour sa scène d'interrogatoire au cours duquel la suspecte Catherine Tramell jouée par Sharon Stone entrouvre les jambes et laisse succinctement apparaître une partie de son corps.
Dans la scène précédent l'interrogatoire, Catherine Tramell sort du lit nue et met directement un tailleur et pas de sous-vêtements. Elle n'est donc pas censée narrativement porter de sous-vêtements. Mais si l'entrejambe de l'actrice apparaît brièvement à l'écran, c'est pour une autre raison, comme Sharon Stone le raconte dans le documentaire "Basic Instinct - Sex, Death & Stone" en 2020 :
Quand on a tourné la scène, je portais une culotte blanche. [Le réalisateur Paul Verhoeven] a dit qu'elle se reflétait dans les éclairages, donc qu'on voyait que je portais quelque chose. Il avait donc besoin que je l'enlève, [en disant] que ce serait voilé par une ombre, caché, qu'on ne verrait rien. J'ai fait un essai, j'ai regardé le moniteur, et on ne voyait rien. (...) J'ai pris mon cache-sexe, je l'ai mis dans la poche de sa chemise et je lui ai dit : 'Je te fais confiance'.
Sharon Stone tourne la scène sans cache-sexe, et découvre le résultat final lorsque le film est projeté devant public une fois terminé. Et là, c'est le choc. "J'ai réalisé qu'il y avait la moitié d'un plan où l'on pouvait commencer à voir des poils pubiens", se souvient Stone. "Qu'on ne voyait rien d'autre, mais qu'il y avait cette idée que l'on pouvait voir, et cette idée est très puissante, car on n'avait jamais rien vu de tel dans un film de studio."
Stone demande donc à ce qu'on coupe le plan, mais le réalisateur et les monteurs refusent, arguant du fait que ce plan va faire d'elle une star. Ils ne se sont pas trompés, mais à quel prix. L'actrice a subi plusieurs agressions pour le seul fait d'avoir tourné ce film et perdu la garde de son fils adoptif au motif qu'elle tournait des "films érotiques".
"Je ne peux pas croire qu'ils m'aient sciemment menti", conclut-elle dans le documentaire. "Je pense qu'au tournage, ils se disaient qu'on ne verrait rien. Mais le fait qu'ils ne m'aient rien dit [du fait qu'on voyait quelque chose] m'a blessé. Car j'ai accepté tout ce qu'il a demandé et il ne m'a pas respecté. Et si ça avait été Michael [Douglas] à ma place, et qu'on avait pu entrevoir son pénis, il l'aurait prévenu... ou Michael lui aurait mis sa main dans la figure !"