La typographie du titre reste la même sur l'affiche. À ceci près qu'il s'écrit désormais au pluriel, et que les producteurs de Jurassic World ont remplacé ceux de Jurassic Park (qui sont en fait les mêmes) comme argument de vente. Mais qu'est-ce qui lie Twister et Twisters, au-delà de la présence de tornades ?
Ou, pour le dire autrement, le film de Lee Isaac Chung (Minari), attendu ce mercredi 17 juillet dans nos salles, est-il une suite ou un reboot de celui de Jan de Bont (Speed), sorti le 21 août 1996 sur nos écrans et qui avait attiré (et sans doute décoiffé) 2 564 252 spectateurs ? Réponse : les deux.
Twisters est une suite de Twister car les deux films se déroulent en Oklahoma (où ils ont été tournés). Et qu'ils ont en commun Dorothy, cet appareil qui contient les nombreux capteurs permettant de suivre une tornade une fois que celle-ci les a aspirés. Les héros du long métrage de 2024 s'en servent pour mener leur mission à bien et l'on peut dire, pour simplifier, que leurs actes sont possibles grâce à ce que Bill (Bill Paxton) et Jo Harding (Helen Hunt) ont réussi en 1996.
Mais Twisters peut aussi être vu comme un reboot de Twister, dans la mesure où aucun des personnages du premier film ne revient, d'une manière ou d'une autre. On aurait pourtant pu s'attendre à ce que Kate (Daisy Edgar-Jones) ou Tyler (Glen Powell) soit un enfant de Bill et Jo, que le défunt Bill Paxton apparaisse grâce à une photo et qu'Helen Hunt soit de la partie. Mais non.
Le film réalisé par Lee Isaac Chung se suffit à lui-même en présentant une galerie de personnages totalement inédits. Et, à notre micro, le metteur en scène plaide non coupable lorsque nous lui demandons pour quelle raison nous ne retrouvons aucun des anciens : "Tous ces choix ont été faits avant que je ne sois engagé", nous répond-il.
C'est aussi rendre hommage à Twister que de ne pas tenter de refaire ce qui a été fait
"Mark L. Smith et Joseph Kosinski ont développé cette histoire ensemble, ce sont eux qui ont pris cette décision. Lorsque Joseph s'est désengagé du film et qu'ils ont cherché un nouveau réalisateur, c'est moi qui l'ai remplacé et je me suis basé sur ce scénario déjà écrit, en suivant des choix qui avaient été faits par eux."
"Je ne me suis pas senti plus libre pour autant, car je sentais que je devais honorer ce que les gens aiment dans le premier film. Je l'ai d'ailleurs approché comme un fan de Twister, sachant que Jan de Bont avait bâti une super maison dans laquelle j'allais entrer, comme un invité. Il fallait donc que je l'honore, au lieu de la détruire, tout en m'assurant que cela reste personnel pour moi et que ce soit différent. Car c'est aussi lui rendre hommage que de ne pas tenter de refaire ce qui a été fait."
Il n'est donc pas obligatoire de (re)voir Twister pour tout comprendre de Twisters. Mais cela peut servir dans le but de comprendre le fonctionnement de Dorothy (même si c'est très clair dans le nouvel opus), et de visualiser de quel manière le film de 2024 s'inscrit dans l'esprit de celui de 1996. Avec cet objectif commun de nous en mettre plein la vue.
Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Londres le 8 juillet 2024