Nombreuses sont les séquences avec lesquelles les artistes des studios Pixar ont réussi à nous faire essuyer une larme (ou plusieurs) sur les verres fumés de nos lunettes 3D. Entre les adieux de Sulli à la petite Bou à la fin de Monstres & Cie, la magistrale conclusion musicale de Coco ou bien les irrésistibles dernières minutes de Toy Story 3, les exemples ne manquent pas en la matière.
Pourtant, alors qu'ils attendent généralement le dénouement de leurs longs métrages pour nous faire craquer, les animateurs de Pixar ont un jour réussi à nous faire dégainer les mouchoirs dès les premières minutes de leur film. C'était en juillet 2009, à la sortie de Là-haut.
L'une des plus belles scènes de Pixar
Réalisé par Pete Docter (l'un des membres fondateurs du studio), la dixième oeuvre de Pixar s'ouvrait sur la magnifique rencontre entre deux enfants, Carl et Ellie, qui rêvaient tous deux de voyages et d'aventures, et qui décidaient donc de partager leur vie.
Après leur mariage, bercée par la magistrale partition de Michael Giacchino, lors d'une séquence qui demeure encore aujourd'hui parmi les plus marquantes de l'histoire du studio, on découvrait alors leur vie de couple. En quelques minutes s'étalaient devant nos yeux les mois, les années, les décennies. Les joies, les peines, les bonheurs et les épreuves.
"Simplement la musique et les images."
Si cette scène - que l'on vous laissera (re)découvrir par vous-mêmes pour ne pas en diminuer l'effet - est aussi réussie, c'est parce que les artisans du studio l'ont peaufinée jusqu'au tout dernier moment, et l'ont méticuleusement taillée pour en faire le plus délicat des joyaux.
"Nous avons réécrit cette introduction comme des fous", a ainsi raconté Pete Docter au micro de The Ringer, récemment relayé par un article de SlashFilm.
"Je dirais que nous avions 30 à 40 minutes de matière que nous avons lentement réduites. Etant moi-même un fan de films muets, je n'arrêtais pas de pousser pour voir combien nous pouvions enlever, et nous avons découvert que moins nous en avions, plus c'était émouvant. Pas de dialogue, pas d'effet sonore, simplement la musique et les images."
"Nous avons fait beaucoup de changements et d'ajustements."
Effectivement dénuée de tout dialogue et de tout autre son que la musique de Giacchino, l'introduction de Là-haut a donc connu de nombreuses versions différentes avant d'atteindre le résultat que nous connaissons :
"Nous avons fait beaucoup de changements et d'ajustements", poursuit Pete Docter, "et c'était vraiment difficile de déterminer si nous améliorions la scène ou si nous l'abimions. Certains jours, elle était très émouvante, et parfois, nous ne ressentions plus rien : 'Oh non, nous avons enlevé trois plans, est-ce qu'on a cassé la scène ?'"
Heureusement, grâce aux efforts de tous les artistes qui ont oeuvré à son élaboration, l'ouverture de leur dixième long métrage reste encore aujourd'hui bien présente dans les souvenirs des spectateurs qui l'ont découverte au cinéma en 2009.
(Re)découvrez tous les détails cachés du film...