Ça parle de quoi ?
L'agent du FBI Lee Harker, une nouvelle recrue talentueuse, est affectée sur le cas irrésolu d'un tueur en série insaisissable. L’enquête, aux frontières de l’occulte, se complexifie encore lorsqu’elle se découvre un lien personnel avec le tueur impitoyable qu’elle doit arrêter avant qu'il ne prenne les vies d’autres familles innocentes.
Pourquoi "Longlegs" est le thriller à ne pas rater cet été ?
Si vous êtes à la recherche de sensations fortes et de sueurs froides (sans forcément que ce soit lié à la chaleur en-dehors des salles), et si le cinéma d'horreur grand public actuel vous ennuie, Longlegs est fait pour vous.
Voici trois arguments pour vous convaincre, quitte à ce que vous regrettiez ensuite de nous avoir écoutés.
1 - Ce n'est pas "le nouveau Silence des Agneaux"
"Une jeune recrue du FBI enquête sur un mystérieux tueur en série" : en 1992, c'est un long métrage centré sur le même postulat qui remporte l'Oscar du Meilleur Film. Le Silence des Agneaux, puisque c'est de lui qu'il s'agit, devient même le troisième (et, à ce jour, dernier) opus à réussir le Big Five, en s'adjugeant les cinq trophées principaux (Film, Réalisation, Acteur, Actrice et Scénario).
Souvent copié mais jamais égalé, y compris par des thrillers dans lesquels Anthony Hopkins jouait un personnage inquiétant, Le Silence des Agneaux est resté l'une des références du genre. Et on y pense forcément devant Longlegs, dont l'intrigue se déroule en 1993. A tel point qu'on nous dirait que Lee Harker (Maika Monroe) s'est découvert cette vocation en voyant Clarice Starling (Jodie Foster) au cinéma que nous ne serions pas étonnés.
Une inspiration que la comédienne ne nie pas, et son réalisateur non plus. Car Oz Perkins reconnaît avoir délibérément situé son intrigue en 1993 pour l'inscrire à mi-chemin entre les ambiances du film de Jonathan Demme et le Seven de David Fincher. Est-ce une raison pour réduire Longlegs à un simple "nouveau Silence des Agneaux" ? Non !
S'il est bien difficile de ne pas songer à ces références écrasantes (ainsi qu'à Zodiac) dans un premier temps, l'une des forces de Longlegs est de savoir s'en écarter. Grâce à des plans qui rappellent le Kubrick de Shining dans leur manière d'écraser l'héroïne dans le cadre, créant un sentiment de malaise. Dans ces allers-retours entre les années 90 et 70.
Ou lorsque le fantastique s'immisce dans le récit. Notamment lors d'un troisième acte à la fois très explicatif (presque trop), mais qui fait définitivement basculer Longlegs dans une autre sphère, à la lisière du conte de fées dérangeant. Pas si surprenant que cela dans la mesure où Oz Perkins a signé une version noire d'Hansel & Gretel, et que Nicolas Cage décrit son personnage comme un "Gepetto possédé".
2 - Ce satané Oz Perkins !
La mise en scène étant primordiale pour installer une ambiance dans un thriller (entre autres genres), la réussite de Longlegs doit donc grandement à Oz Perkins. Est-ce parce qu'il s'agit du fils d'Anthony Perkins, star de Psychose, que l'horreur coule à ce point dans ses veines ? Possible. Car sa maîtrise est indéniable. Plus encore que dans ses précédents films, où il faisait déjà parler son goût pour le satanisme.
Dès la séquence d'ouverture, qui risque bien de provoquer quelques cauchemars, sa science du cadre et du hors-champ, du son et de son absence, ou son jeu sur le point de vue laissent entendre que nous allons passer un moment angoissant. Pour notre plus grand plaisir. La suite ne fera que confirmer cette bonne impression.
Avec des séquences qui nous glacent le sang. Et d'autres qui nous donnent envie de revoir le film pour savoir si ce que nous avons vu relève de notre imagination, ou s'il s'agissait d'indices disséminés par le cinéaste. Ça vous intrigue ? C'est le but !
3 - Nicolas Cage, flippant comme jamais
Vous pensiez avoir tout vu de Nicolas Cage ? Longlegs va vous faire réviser votre jugement. Car si l'acteur nous a habitués à des prestations hautes en couleur, jamais il n'avait été aussi terrifiant qu'ici. Ce qui en dit long vu la galerie de personnes inquiétants que comporte sa filmographie.
Globalement absent de la promotion, aucune photo ou bande-annonce ne le dévoilant totalement, son "Gepetto possédé" met du temps à se montrer intégralement dans le récit, nous laissant pendant longtemps dans un mélange d'intrigue et d'effroi. Avant que cette seconde émotion ne prenne seule le pas lorsque Lee Harker et nous-mêmes sommes en face de Longlegs.
Comme pour le reste du film, il vaut mieux en savoir le moins possible sur lui avant d'entrer dans la salle. Et se tenir éloigné d'éventuelles fuites de son look pour que la surprise fonctionne au maximum. Sachez juste qu'il est difficile de ne pas penser à Michael Jackson lorsqu'on le découvre. Et c'est sur ce teasing que nous vous laissons aller découvrir Longlegs au cinéma. Si vous l'osez.