Le soir de ses fiançailles avec la ravissante May Welland, Newland Archer, jeune et brillant avocat de la haute société new-yorkaise de la fin du 19e siècle, rencontre l’une des cousines de sa nouvelle femme, la sulfureuse Comtesse Ellen Olenska. Très vite, Newland découvre en elle une âme sûre et finit par succomber à son charme…
Amoureux fou du cinéma de Luchino Visconti, en particulier ses chefs-d'oeuvre Le Guépard et Senso, Martin Scorsese rend un vibrant hommage au maître italien avec Le Temps de l'innocence, sublime adaptation de l'oeuvre de l'écrivaine Edith Wharton publiée en 1920, qui obtiendra d'ailleurs le prestigieux Prix Pulitzer l'année suivante.
Dans sa fabuleuse filmographie, Le Temps de l'innocence a longtemps été le film mal aimé et mal compris de Scorsese. Mais qu'allait-il donc faire dans un film à costumes ? Loin d'être une oeuvre empoulée, Scorsese débarrasse au contraire son film de tout académisme souvent inhérent à ce genre.
Visuellement extraordinaire, grâce notamment au travail de l'immense chef' op Michael Ballhaus, des costumes au diapason (qui seront d'ailleurs récompensés par un Oscar), Scorsese déploie ici le récit d'un amour impossible et contrarié d'une grande cruauté, étouffé par les conventions sociales mesquines qui régissent une haute société étriquée.
Il est largement aidé dans sa tâche par un fantastique trio : Michelle Pfeiffer, qui trouve ici un des meilleurs rôles de sa carrière; une lumineuse Winona Ryder, qui recevra le Golden Globe du Meilleur second rôle. Et, bien entendu, par le toujours impeccable Daniel Day Lewis; qui poussa, comme à son habitude, sa préparation pour ce rôle à son paroxysme, allant jusqu'à passer régulièrement son temps hors du plateau habillé dans son costume et parlant comme son personnage.
En clair, une merveille, que n'épuise absolument pas les nombreux visionnages du film, sorti voilà 31 ans. A voir (ou revoir !) sur Netflix.