Après Guilhem (Manuel Blanc), Akim (Aïssam Medhem) et Kira (Coline Ramos-Pinto), les fidèles d’Un si grand soleil feront leurs adieux au personnage de Christophe (Hubert Benhamdine).
Présent depuis le mois de juillet 2019 dans le feuilleton quotidien de France 2, Christophe s’est imposé au fil des saisons comme l’un des personnages les plus emblématiques de la série.
Mais après cinq ans de bons et loyaux services, Hubert Benhamdine a fait le choix de quitter Un si grand soleil pour des "raisons personnelles". Il fera donc sa dernière apparition dans la série ce mercredi 3 juillet.
Avant de laisser définitivement le costume de Christophe et de son alter égo Le Fleuriste au placard, Hubert Benhamdine s’est toutefois confié au micro d’Allociné sur la fin de cette belle aventure.
Allociné : On a récemment appris que vous quittiez Un si grand soleil. Etait-ce une volonté de votre part ou celle de la production ?
Hubert Benhamdine : C'est un choix personnel.
Conclure l’histoire de Christophe et de son alter égo Le Fleuriste, n’aura pas été une mince affaire pour les scénaristes. Etes-vous content de la fin imaginée pour votre personnage?
Je pense que ça pouvait difficilement bien se terminer pour Christophe. Finalement, on était arrivé à une sorte de paroxysme. Même si j'ai arrêté la série plus pour des raisons personnelles que par rapport à la série elle-même, je me suis dit que c'était pas mal que ça s'arrête là parce que la trajectoire du personnage a été assez géniale. On conclut à un moment où c'est une sorte d'apothéose.
Dans une précédente interview ensemble il y a quelques mois, vous m’indiquiez que vous espériez une mort symbolique pour Christophe et qu’il parvienne à purger ses démons. Finalement, ce n’est pas le cas. N’êtes-vous pas un petit peu déçu que la part sombre de Christophe l’ait finalement emporté sur tout le reste ?
D'une certaine manière oui. J'ai un côté fleur bleue donc j'aime bien quand les choses se terminent bien. Cependant, Christophe est allé beaucoup trop loin dans la noirceur, la folie et le paradoxe. Ne pas revenir de ça, ça parait finalement assez logique et cohérent.
Au fil des saisons, Christophe s’est imposé comme un personnage phare d’Un si grand soleil. À votre avis, qu'est-ce qui a fait son succès ?
Plusieurs choses. Je pense que ce côté double était assez fascinant et qu’il parle à beaucoup de monde. C'est un peu cliché de dire ça mais on a tous une forme de dualité en nous avec laquelle on dialogue. Et puis Christophe, c'est un personnage tout en surprise et en révélations. On ne sait jamais trop vers quoi il va glisser. En tout cas, ce que moi j'ai apprécié de l'intérieur, c'est cette grande diversité au niveau de la palette de jeu. J'avais l'impression de passer d'un genre à un autre. Il y avait un côté sentimental avec les histoires d'amour, le monde des animaux avec le métier de Christophe, son côté justicier et puis toutes ces incursions dans le polar ainsi que le surnaturel. On était à la croisée de plusieurs genres. C'était assez séduisant parce que ça emmenait un peu la série sur de nouveaux sentiers.
Pouvez-vous nous parler de votre toute dernière journée de tournage ?
Ma dernière journée de tournage a été très courte parce que j'ai tourné une seule séquence très brève. C'était la scène dans laquelle on voit Christophe mort. Mais il y a eu la dernière journée de tournage à la maison de Christophe et Cécile. Même si ce n'était pas vraiment ma dernière journée, dans ma tête c'était un peu celle-là puisqu'il y avait tous mes partenaires. C'était vraiment mes derniers moments dans la série et je me suis beaucoup amusé. Il y avait un truc à l'intérieur de moi qui disait, "profite une dernière fois de ce contexte, de ces gens et de ce personnage que tu aimes tant". Alors, j'ai vraiment profité.
Après avoir incarné Christophe pendant plusieurs années, comment vivez-vous le fait de devoir maintenant vous séparer de ce personnage ?
Ce n'est pas compliqué parce que dans ce métier, on aime la diversité. Ce qui est excitant, c'est de passer d'un personnage à un autre même si l'avantage avec Christophe, c'est qu'il était plusieurs personnages à la fois. C'était bien pratique (rires). Cinq ans, c'est bien ! Christophe a bien vécu. Je ne serais pas fâché de refaire un peu de comédie parce que Christophe n'a pas été rigolo tous les jours même si c'était passionnant. Je me dis que c'est l'occasion de faire d'autres choses.
Si vous ne deviez garder qu’un seul souvenir d’Un si grand soleil, ce serait lequel ?
J'ai beaucoup aimé le début de la romance entre Christophe et Cécile. Je me rappelle d'une scène dans un restaurant au bord de l'étang et de la conversation qui a suivi. J'aime bien ces séquences. Je trouvais qu'il y avait beaucoup de grâce. C’était chouette, lumineux et vraiment sympa.
Et puis dans la noirceur, j'ai beaucoup aimé la séquence pendant laquelle Christophe tue Eva Angel. J'avais adoré la façon dont elle avait été montée, filmée. La musique aussi. Il y avait une super atmosphère dans cette scène. J'étais vraiment fier car c'était une vraie bonne scène de polar.
Un message que vous souhaitez partager avec les fans de la série qui ont suivi votre parcours en tant que Christophe Lemeur ?
Je voudrais remercier toutes les personnes avec qui j'ai pu échanger, que ce soit par messages ou dans la rue. J'ai vraiment reçu de très beaux témoignages. C'est vrai que Christophe a atteint un certain niveau de popularité. Où que j'aille en France, il y a toujours un moment où je parle avec quelqu'un de Christophe. Pour moi, c'est une situation un peu nouvelle. C'est la première fois que je vis ça avec un personnage. Ce qui me frappe, c'est la bienveillance des gens et la reconnaissance pour mon travail. Ça me porte beaucoup et ça me fait vraiment chaud au cœur.
Quels sont vos projets après Un Si Grand Soleil ?
Je suis en train de coécrire une pièce de théâtre qui s'appelle "Réveil". C'est une pièce qui parle d'amour. C'est comme une sorte de conte initiatique et spirituel sur un homme et une femme, qui vivent l'amour sous toutes ses formes tout au long de leur vie. J'aime beaucoup ce projet. C'est une formule que je n'avais jamais encore expérimentée car je suis le seul comédien sur scène. Je joue tous les rôles et en même temps, je ne suis pas seul sur scène puisqu’il y a des musiciens. C'est un peu un vieux rêve de jouer avec la musique comme un vrai partenaire.
