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    "Il n'y a rien qui aille trop loin, c'est House of the Dragon !" : rencontre avec Lord Larys, le personnage le plus malaisant de l'univers Game of Thrones
    Yoann Sardet
    Rédacteur en chef depuis 2003 - Fan de SF et chasseur de faux raccords et d’easter-eggs, cet enfant des 80’s / 90’s découvre avec passion, avidité et curiosité tous types de films et séries.

    Dans "House of the Dragon", Matthew Needham incarne avec brio Lord Larys, dont les silences sont aussi inquiétants que son regard pénétrant. AlloCiné s'est entretenu avec le comédien britannique à l'occasion de la diffusion de la saison 2.

    "Matthew est un véritable caméléon. Il apporte une énergie très intéressante et imprévisible à Lord Larys. Et j’aime ça chez un acteur, quand on a l’impression d’être sur ses gardes. On ne sait pas vraiment où ils vont mener la scène. Vous ne pouvez donc que réagir et répondre. Et je pense qu'Alicent se sent également impuissante face à lui. C'était donc intense de tourner ces scènes. Mais en réalité, c'est l'homme le plus charmant du monde".

    House of the Dragon : est-ce que ça valait vraiment le coup d'attendre deux ans ?

    C'est ainsi que Olivia Cooke, alias Alicent Hightower, présente son partenaire Matthew Needham, interprète de l'inquiétant et manipulateur Lord Larys "le Pied-Bot" Strong, maître des abeilles au sein du Donjon Rouge dans House of the Dragon. Deux cents avant le Maître des Chuchoteurs Lord Varys et le perfide Petyr "Littlefinger" Baelish, c'est lui qui maîtrise l'information et agit dans l'ombre selon les intérêts des "Verts"... ou les siens. A l'occasion de la diffusion de la saison 2 sur Max, nous avons rencontré le comédien britannique. Sans spoiler.

    Game of Thrones: House of the Dragon
    Game of Thrones: House of the Dragon
    Sortie : 2022-08-21 | 60 min
    Série : Game of Thrones: House of the Dragon
    Avec Matt Smith (XI), Emma D'Arcy, Olivia Cooke
    Presse
    3,5
    Spectateurs
    4,2
    Disponible sur MAX

    AlloCiné : Vous êtes considéré comme le "creepy guy" de House of the Dragon, le personnage le plus malaisant de la série. Et peut-être même de tout ce que l'on a vu de Westeros. Comment le vivez-vous ?

    Matthew Needham : Très bien ! Si c'est le cas, cela veut dire que ce que nous proposons fonctionne. Cela me va très bien.

    HBO

    La scène "des pieds" en fin de saison 1, où l'on découvre le fétichisme de votre personnage et le pouvoir qu'il exerce sur Alicent, a beaucoup marqué les spectateurs. Quels souvenirs en gardez-vous ?

    Cette scène a été tournée à la moitié de la production de la première saison. Quand les scénarios sont arrivés, je me souviens avoir trouvé ça vraiment fou. La proposition, sur la page, était légèrement différente de ce que nous avons tourné et ce qui a été retenu. Mais je me souviens juste d'avoir pensé que c'était vraiment une scène folle. C'est dingue, parce que cet homme est presque une sorte de terroriste au début. Il brûle un château entier, tout de même ! Il a donc cet impact négatif à une assez grande échelle, et puis vous le voyez aussi avoir un effet dommageable à très petite échelle. En terrorisant quelqu'un d'une manière très personnelle, très subtile, sans contact ni violence, sans même élever la voix... Et c'est presque aussi horrible et bouleversant que son crime. C'est vraiment dingue et étrange, et c'est à mettre au crédit de Sarah Hess (la productrice et scénariste, NDLR). Elle est brillante et tordue. Elle est géniale.

    HBO

    L'univers de Westeros est connu pour ses agissements choquants. Est-ce que parfois on se dit que son personnage va trop loin ?

    Il n'y a jamais rien qui aille "trop loin". Je veux dire, c'est House of the Dragon ! Il n'y a pas de ligne rouge. Tout ce que fait Lord Larys a une raison, et c'est la même que pour les autres personnages : essayer de survivre. C'est ce qui est si intéressant dans cette série. Nous sommes tous des sortes de rats qui tentent de ronger les barreaux de leur cage...

    C'est un personnage qui parle peu et qui écoute beaucoup, mais qui est pourtant extrêmement présent dans toutes les scènes où il apparaît. Comment avez-vous approché le rôle ?

    Comme personne ne l'invite à parler, il écoute. Il a grandi en écoutant, en étant silencieux et en observant vraiment. Mais comment rendre cela actif à l'écran ? Il y a une émission américaine dédiée aux thérapies de couples, je ne sais pas si vous avez ce genre de programmes en France. On y voit de vrais couples suivre une thérapie avec cette analyste new-yorkaise, le docteur Orna Guralnik. Elle est la parfaite incarnation d'une auditrice active. Sa qualité d'écoute est très impressionnante. On a vraiment l'impression qu'elle absorbe absolument tout de la personne à qui elle parle. J'ai trouvé que c'était très inspirant de savoir comment faire en sorte, comme vous le dites, que quelqu'un ne dise rien soit en quelque sorte actif. Elle a été une grande source d'inspiration.

    HBO

    Et il y a le regard pénétrant de Lord Larys, qui semble voir à travers les gens, et notamment Alicent. Comment avez-vous travaillé cela ?

    Il suffit d'imaginer avoir en face de soi la personne que l'on déteste le plus au monde. Et imaginer leur faire les pires choses qui soient. Et vous obtenez immédiatement ce regard. Regarder l'autre en pensant à quelqu'un qu'on déteste et à qui il arrive une chose horrible. C'est tout. (Rires).

    Le langage corporel du personnage, qui est complètement tordu, est également très intéressant. Est-ce que c'est une posture que vous gardez tout au long de la journée de tournage pour rester justement dans l'énergie de Lord Larys ?

    Non, je ne peux pas rester dans cette posture trop longtemps. Je tords ma jambe pour certains plans, et cela finit par me faire trop mal à la hanche. Ce n’est vraiment pas bon de rester trop longtemps ainsi. À l'origine, j'ai demandé qu'une sorte de chaussure soit fabriquée pour faire le travail à ma place, en quelques sorte. Mais au final, je suis content de ne pas l'avoir fait et de le faire moi-même parce que je pense que cela me dérangerait encore plus d'avoir un accessoire. Mais je fais attention car on n'a qu'un seul corps. Il faut en prendre soin.

    HBO

    La promotion de cette saison 2 repose sur l'affrontement #TeamGreen vs. #TeamBlack. Vous faites partie de la #TeamGreen -ou peut-être jouez-vous pour votre propre camp- mais est-ce que parfois vous vous dites que la #TeamBlack a raison ?

    C'est difficile de répondre, car les deux camps ont leurs raisons. D'un côté, il y a cette approche très conservatrice, avec l'héritier mâle. Et de l'autre le changement. Mais est-ce que l'on peut changer des millénaires d'Histoire sur la décision d'une seule personne ? Est-ce que le Roi peut avoir le pouvoir de décider de mettre sa fille sur le Trône ? Il y a des arguments des deux côtés, mais la #TeamGreen est intéressante car ce sont les plus conservateurs... et en même temps les plus fous ! Il y a cette dichotomie entre tradition et folie. C'est sans doute pour ça que j'aime bien la #TeamGreen. Mais si vous êtes #TeamBlack (il lève les yeux au ciel avec un sourire, NDLR), je peux comprendre. Je ne juge pas.

    Propos recueillis à Paris le vendredi 7 juin 2024

    Les épisodes de la saison 2 de House of the Dragon sont à retrouver chaque lundi en exclusivité sur la nouvelle plateforme de streaming Max

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