De quoi ça parle ? Dans un bar de la ville, Kathy, jeune femme au tempérament bien trempé, croise Benny, qui vient d’intégrer la bande de motards des Vandals, et tombe aussitôt sous son charme. À l’image du pays tout entier, le gang, dirigé par l’énigmatique Johnny, évolue peu à peu...
Alors que les motards accueillaient tous ceux qui avaient du mal à trouver leur place dans la société, les Vandals deviennent une bande de voyous sans vergogne. Benny devra alors choisir entre Kathy et sa loyauté envers le gang.
Une histoire vraie à l'origine
The Bikeriders s'inspire du livre de photographies du même nom, publié en 1967 par Danny Lyon (que joue Mike Faist), offert à Jeff Nichols par son frère il y a quelques années. Le metteur en scène explique ce qui l'a intéressé dans ces clichés : "J’ai toujours cherché à aborder des thèmes universels dans mes films. Car si l’histoire qu’on raconte possède une résonance universelle, il est alors possible de réaliser un film très personnel qui semble appartenir à une région et à une époque bien particulières et qui, dans le même temps, trouve un écho chez un public large et divers. The Bikeriders parle de notre quête d’identité."
"Il parle de l’identité américaine et masculine, mais si on ne réfléchit qu’en ces termes, on passe à côté d’une réflexion plus large. Nous cherchons tous à nous forger une identité pour nous-mêmes. Je crois qu’il s’agit d’une des forces les plus puissantes qui traversent notre société à l’heure actuelle. Les gens ne se définissent plus seulement par leur travail ou par l’université où ils ont fait leurs études. Ils se réfèrent à leur genre, à leur origine ethnique, à leur culture, à leur histoire pour se constituer une identité forte. Ce que je trouve intéressant, c’est que dans notre quête d’une identité, nous nous référons très souvent à des communautés."
A noter que, pour se consacrer à The Bikeriders, Jeff Nichols a abandonné le préquel de Sans un bruit qu'il devait réaliser (il a été repris par Michael Sarnoski, à qui l'on doit l'étrange Pig). Le cinéaste s’est par ailleurs appuyé sur deux films pour préparer The Bikeriders : L’Équipée sauvage avec Marlon Brando, point de départ du personnage de Johnny, et bien sûr Easy Rider de Dennis Hopper.
Rescapé de "The Walking Dead"
Norman Reedus, célèbre pour son personnage de Daryl dans The Walking Dead, incarne un motard issu d'un autre groupe, au look pour le moins marquant. Il se rappelle lors d'une ITW accordée à Numéro Magazine : "J’ai lu le script et j’ai dit à Jeff (Nichols, ndlr) : « Il y a trop de beaux gars dans ce film. C’est juste du cuir, du tabac et tout ça. Puis-je essayer quelque chose ? » Et il a répondu : « Bien sûr. » Et du coup, je joue Funny Sonny, un personnage un peu fou avec des dents pourries. J’avais des fausses dents, une perruque et une grosse barbe qui me démangeait !"
La moto dans le sang
Austin Butler a évolué dans un milieu de motards, puisque son père et son grand-père avant lui en pratiquaient. Lorsque ses grands-parents ont quitté la Californie pour l'Arizona, son père et lui enfourchaient leur moto et roulaient toute la journée pour leur rendre visite, comme l'acteur le confie : "Quand j’avais 16 ans, mon père s’est dit qu’il était temps que j’apprenne à piloter un de ces engins et il m’a donc tout simplement demandé de m’installer sur une moto dans un parking."
"Après avoir évoqué le rôle de Benny avec Jeff, je n’ai pas arrêté de m’entraîner. Et lorsque je tournais Elvis en Australie, j’ai rencontré un type qui retapait de vieilles Harley et avec qui je faisais des virées. C’était la première fois que je pilotais une vieille moto. Ça m’a aidé dans ma préparation."
Pendant le tournage, l’acteur et le réalisateur partaient d’ailleurs régulièrement ensemble en virée en deux roues.
Reproduire Chicago
L’action de The Bikeriders se déroule à Chicago. Pourtant, le film a été tourné à Cincinnati et dans ses environs. C’est une ville du Middle-West qui a offert à la production autant des environnements urbains que ruraux, ainsi que des quartiers qui rappellent le Chicago des années 1960, et qui n’existent plus dans la ville actuelle.
Cascadeur collectionneur
Le chef-cascadeur véhicule Jeff Milburn a transmis à l’équipe de tournage sa passion pour la moto et a également mis à disposition sa collection de véhicules rétros, ce qui n’était pas vraiment dans son contrat : "Je suis moi-même propriétaire de nombreux véhicules rétro, tout comme plusieurs de mes amis, et on a donc décidé de réunir plusieurs motos dont je savais qu’elles étaient disponibles et de les montrer à Jeff."
Le chef-cascadeur et le réalisateur ont donc choisi de concert 45 motos d’époque qui figurent dans le film. Milburn raconte d’ailleurs cette anecdote : "Dans les années 80, je pilotais une moto en particulier pour aller au boulot : c’est celle qu’utilise Karl Glusman et il n’a pas ménagé ses efforts pour mériter de la conduire. C’est un dingue et je l’adore!"