De quoi ça parle ?
Été 2024, Paris accueille pour la première fois les championnats du monde de triathlon sur la Seine. Sophia, brillante scientifique, est alertée par Mika, une jeune activiste dévouée à l’écologie, de la présence d'un grand requin dans les profondeurs du fleuve.
Elles n’ont d’autre choix que de faire équipe avec Adil, commandant de la police fluviale pour éviter un bain de sang au cœur de la ville.
Sous la Seine, un film réalisé par Xavier Gens et écrit par Yannick Dahan, Maud Heywang et Xavier Gens avec Bérénice Bejo, Nassim Lyes, Léa Léviant, Timi-Joy Marbot...
C'est avec qui ?
Bérénice Bejo (The Artist, Une séparation) incarne Sophia, la brillante scientifique qui consacre sa carrière à l'étude des grands requins. Avant les évènements qui se déroulent à Paris, Sophia perd toute son équipe – dont son mari joué par Yannick Choirat – lors d'une expédition au milieu du 7ème continent, cet océan de plastiques grand comme six fois la France.
Et cette tragédie est due à une rencontre fatale avec Lilith, un requin mako qui croque tout sur son passage.
Bérénice Bejo donne la réplique à Léa Léviant (vue dans Mortel), qui interprète la jeune Mika, qui nous fait penser très fort à Greta Thunberg. Engagée corps et âme pour la cause écologique, Mika fait partie d'un groupe d'activistes qui surveillent des grands requins équipés de balises et qui les désactivent lorsqu'ils les pensent en danger.
Ça va être le cas avec celle de Lilith, le fameux requin qui arpente la Seine parisienne.
C'est là que Nassim Lyes entre en scène. Il joue Adil, le commandant de la police fluviale. D'abord incrédule face à la théorie qu'un requin mako barbote dans les eaux de la Seine, Adil va vite être forcé de se rendre à l'évidence.
Malgré des approches opposées, il va devoir trouver un moyen de travailler avec Sophia et Mika pour éviter que Lilith ne fasse un carnage.
À noter la participation irrésistible d’Anne Marivin qui joue la maire de Paris. Un vrai moment parodique mais qui écorne plutôt une autre femme politique, celle à la tête de la région Ile-de-France.
Ça vaut le coup d'œil ?
Avec Sous la Seine, Xavier Gens livre un film fait pour cartonner sur Netflix. Entre son pitch improbable, ses deux têtes d'affiches et la promesse d’un grand spectacle à la française, Sous la Seine présente une recette imparable pour faire le buzz.
La date de sortie – moins de deux mois avant les Jeux de Paris – semble elle aussi consciencieusement choisie par la plateforme pour faire des émules alors que des épreuves de natation sont censées se dérouler dans la Seine.
Inutile de s'étouffer avec l'idée qu'un tel prédateur dans les eaux parisiennes puisse paraître plausible, Xavier Gens embrasse pleinement ce concept, visant clairement un divertissement populaire tout en revenant à ses racines de cinéaste passionné par les films de genre.
Sa réalisation ne lésine pas sur les moyens pour offrir un spectacle visuel impressionnant, jouant sur des scènes d'action tendues sous la menace de dents acérées et des effets spéciaux efficaces pour immerger les spectateurs dans l'angoisse.
Au-delà de son aspect parfois grand-guignolesque, le film déploie une dimension écologique, certes maladroite mais non négligeable. À travers l'histoire de Sophia et Mika, deux femmes unies dans la lutte contre une menace aussi mortelle qu'inattendue, Sous la Seine soulève des questions pertinentes sur les conséquences du réchauffement climatique et plus globalement du rapport de l’homme à la nature.
Le film démontre bien que les actions de l'homme, représentées ici par l'arrivée d'un requin dans un milieu urbain, peuvent avoir des répercussions désastreuses et imprévues. C'est ainsi que le long-métrage passe d'un film de requins à un film de vengeance de requins !
Car Sous la Seine a l'ambition d'amener le public à réfléchir sur des questions environnementales cruciales. Vrai film de genre, qui mêle action, gore et aventure dans le décor sublime de Paris, il s'appuie sur la présence – assez magnétique il faut le dire – de Lilith, ce requin mako qui a visiblement une dent contre les gens.
On s'étonne d'ailleurs de voir que Xavier Gens ne lésine pas sur les scènes de confrontation avec le requin, là où il aurait pu jouer la carte de l'évitement ou de la suggestion. Lilith est vraiment un personnage à part entière.
En somme, Sous la Seine est plus qu'un simple thriller d'action. C'est une fable moderne racontée à coups de scènes faites de suspense et à grands renforts d’effets spéciaux. Au spectateur de réfléchir après, s’il le désire, à notre responsabilité envers notre environnement.
Sous la Seine est actuellement disponible sur Netflix.