Entre deux films d'exorcisme, Russell Crowe vient de terminer le tournage du drame historique Nuremberg de James Vanderbilt (Truth, Le Prix de la vérité). Ce long métrage également porté par Rami Malek, Michael Shannon, Richard E. Grant et John Slattery suit le psychiatre américain Douglas Kelley (Malek). Ce dernier doit déterminer si les prisonniers nazis sont aptes à être jugés pour les crimes de guerre qu'ils ont commis pendant la Seconde Guerre mondiale lors du procès de Nuremberg.
Adapté du livre de Jack El-Hai,"The Nazi and the Psychiatrist", Nuremberg raconte l'histoire des interactions entre Kelley et le groupe de criminels nazis jugés à la fin de la guerre. Kelley fut le premier psychiatre allié à évaluer des dirigeants nazis comme Göring, Rudolf Hess, Julius Streicher et Karl Dönitz. Et bien que les procès eux-mêmes aient déjà été adaptés au cinéma, notamment dans l'épopée de Stanley Kramer, Jugement à Nuremberg, sortie en 1961, le travail préparatoire au procès n'avait jusqu'ici pas été exploré.
Russell Crowe rasé, ça n'était pas arrivé en 5 ans
Présenté lors du Marché du film à Cannes, Nuremberg se dévoile aujourd'hui à travers deux premières photos montrant Rami Malek, qui prête ses traits au psychiatre américain Douglas Kelley et Russell Crowe, qui incarne le criminel de guerre allemand Hermann Göring.
On le voit ici à la barre lors du procès. L'acteur néo-zélandais a travaillé dur pour se préparer à son rôle et a accepté de se raser intégralement la barbe pour la première fois depuis cinq ans, comme il le précisait sur son compte X en février dernier.
Russell Crowe explique au micro du site Deadline qui a eu l'opportunité de se rendre sur le tournage de Nuremberg, ce qui l'a attiré dans ce rôle de dirigeant nazi : "La plupart du temps, les choses qui m'attirent sont celles qui me terrifient. Ce scénario m'a tout de suite intéressé, mais il m'a aussi épuisé sur le plan émotionnel. Comment parvenir à incarner ce type ? Quand ce genre de question se pose, c'est généralement ce qui m'attire. C'est aussi la raison pour laquelle vous ne m'avez pas vu faire 15 autres films Gladiator."
L'acteur de 60 ans ajoute : "Kelley n'a pas accepté l'histoire commune du nazisme à l'époque, qui était celle que les Alliés voulaient faire passer, à savoir qu'il s'agissait d'un groupe de fous. Ces personnes étaient impliquées dans des choses très sombres, issues de situations qui n'auraient pas dû les orienter dans cette voie. Nous voyons beaucoup de ce type de politique de circonstance aujourd'hui, où pour conserver le pouvoir, les gens sont prêts à aller au-delà des règles établies. Göring était prêt à s'acoquiner avec des personnes qu'il n'aurait pas dû rencontrer en temps normal, en raison des circonstances dans lesquelles il se trouvait".
Il s'est rendu compte que n'importe qui, à n'importe quel moment pouvait être capable d'une telle atrocité.
De son côté, Rami Malek, qui en plus de lire le livre d'El-Hai a pu se procurer un exemplaire de "22 Cells in Nuremberg", le livre de Kelley - explique à propos de son personnage : "Kelley ne pouvait s'empêcher d'éprouver de l'empathie pour Göring. Il était convaincu qu'il était là pour "disséquer le mal", comme il l'explique dans son livre, mais il a découvert ensuite que Göring n'avait rien de spécifiquement mauvais. Il s'est rendu compte que n'importe qui, à n'importe quel moment et dans n'importe quel paysage politique, pouvait être capable d'une telle atrocité. Cela a dû être un choc absolument terrifiant. Le psychiatre en est venu à comprendre la facilité avec laquelle le mal peut imprégner la société."
Aucune date de sortie n'est encore annoncée pour Nuremberg mais le long métrage figure parmi les acquisitions les plus prisées de l'année. Ce long métrage vaudra-t-il une nouvelle nomination aux Oscars pour Russell Crowe et Rami Malek ?
